La Corée du Sud a appelé ce 29 mars la Russie à lui fournir son soutien dans la dénucléarisation de la péninsule coréenne quelques jours après que son voisin septentrional a effectué des tirs de missiles balistiques à courte portée, a déclaré aux journalistes un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.
«Le vice-ministre sud-coréen de la Défense, Park Jae-min, s'est dit profondément préoccupé par le fait que, malgré les efforts déployés par le gouvernement sud-coréen pour rétablir la paix dans la péninsule coréenne, des missiles balistiques à courte portée ont été tirés par la Corée du Nord. Il a demandé l'aide et le soutien de la Russie pour enregistrer des progrès dans l'établissement d'une paix durable et la dénucléarisation de la péninsule coréenne», a-t-il indiqué.
Park Jae-min a formulé cet appel lors d'un entretien à Séoul avec son homologue russe, Alexandre Fomine, lui exprimant ses inquiétudes concernant les lancements de missiles.
«Le vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine a déclaré que la Russie souscrivait au processus de paix lancé par le gouvernement sud-coréen, soulignant que la Russie poursuivra ses efforts diplomatiques en vue de rétablir une paix solide dans la péninsule coréenne», a poursuivi le ministère.
Selon lui, les deux hommes ne sont pas entrés dans le détail du lancement balistique et n’ont fait que confirmer la position officielle des deux pays. Le porte-parole a ajouté que la réunion avait donné également lieu à la signature d’un accord visant à intensifier la coopération bilatérale dans le domaine militaire et à une entente en vue d’élargir les échanges réguliers au niveau du commandement.
Accord de collaboration
Le ministère de la Défense russe a fait savoir de son côté que les deux vice-ministres avaient évoqué les perspectives de la coopération bilatérale dans le domaine militaire.
«Les négociations ont été focalisées sur l’examen des problèmes de la sécurité régionale, avant tout sur la situation en Asie du Nord-Est et dans la péninsule coréenne, ainsi que sur l'état et les perspectives de la collaboration bilatérale dans le domaine militaire», a noté le ministère.
Les deux pays ont aussi signé un accord sur la coopération dans le domaine de la défense, a ajouté le ministère russe.
Tirs nord-coréens
Selon de précédentes informations de Séoul et de Tokyo, la Corée du Nord a réalisé deux tirs de missiles: deux missiles de croisière ont été lancés en direction de la mer Jaune à basse altitude et à courte portée le 21 mars et deux autres en direction de la mer du Japon le 25 mars.
Pyongyang avait alors déclaré qu’il avait effectué l’essai d’un nouveau type de missile balistique tactique à courte portée. Ri Pyong-chol, secrétaire du Comité central du Parti des travailleurs, au pouvoir, a souligné que ce tir était une mesure d'autodéfense contre les menaces que représentent la Corée du Sud et les États-Unis avec leurs exercices militaires conjoints et leurs armes de pointe.
Sanctions américaines
Après des décennies de tensions, la Corée du Nord et les États-Unis ont vécu un rapprochement diplomatique historique lorsque Donald Trump et Kim Jong-un se sont rencontrés en juin 2018 à Singapour et s'étaient engagés dans la voie de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Un an plus tard, en juin 2019, les deux chefs d'État se retrouvent, cette fois-ci à la frontière des deux Corées, dans la zone démilitarisée de Panmunjeom, lorsque le Président américain traverse symboliquement la frontière. Un deuxième sommet s’est tenu en février 2019 à Hanoï, mais celui-ci a été un échec.
Pyongyang campe sur l’exigence d’une levée totale des sanctions américaines adoptées à la suite des essais nord-coréens, alors que Donald Trump avait affirmé qu’il était impossible d’abandonner toutes les sanctions, estimant que la Corée du Nord devait faire davantage de gestes concrets.