Les violences contre les journalistes font toujours les titres de la presse et provoquent de nombreuses discussions autour de ce problème en France. Samedi 27 mars, une nouvelle attaque a eu lieu, cette fois contre une journaliste de France 3 en Ardèche blessée par un coup de poing dans sa caméra lors d'un reportage. Sputnik a contacté la secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ) Dominique Pradalier pour qui «la perte de confiances des Français dans les journalistes est quelque chose qui n’est malheureusement pas nouveau».
Le 27 février, le photographe du quotidien local L’Union-L’Ardenais Christian Lantenois avait été agressé à Reims. Ses agresseurs n’ont pas encore été identifiés. Arrivé sur place dans une voiture siglée aux couleurs du journal, le photographe a été retrouvé dans un état grave, terminant dans le coma.
Violences des forces de l’ordre
Bien que des violences policières aient aussi visé des journalistes de terrain lors de la couverture de manifestations des Gilets jaunes, Dominique Pradalier estime que les comportements agressifs envers les médias ont «augmenté surtout de la part des forces de l’ordre dans les manifestations».
Brûlures, fractures, hématomes, les blessures reçues par les journalistes lors de la couverture de manifestations sont variées. Entre le 17 novembre 2018 et le 17 mai 2019, 54 journalistes ont été blessés par les forces de l’ordre, dont 12 sérieusement, selon les statistiques de Reporters sans frontières.
Une couverture «extrêmement critiquable»
Interrogée sur les sources de cette méfiance, la secrétaire générale du SNJ met l’accent sur la manière dont les chaînes d’information couvrent les manifestations.
«Les chaînes d’information en continu et leur couverture extrêmement critiquable des mouvements des Gilets jaunes ont amplifié la méfiance», affirme-t-elle au micro de Sputnik.
Quelles mesures ont été entreprises?
Dans le cadre de la lutte menée par certaines institutions contre cette escalade de la méfiance des citoyens envers les médias en France, Dominique Pradalier évoque le Conseil de déontologie journalistique et de médiation créé en 2019, dont le but est de «montrer que les journalistes tiennent compte des critiques des citoyens».
«C’est une instance totalement indépendante qui reçoit des saisies gratuites de tous les citoyens. Nous les traitons et nous donnons un avis», explique-t-elle.
La France se situe à la 34e place (sur 180 pays) du Classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters sans frontières.