À Saint-Malo, ils lancent des objets et de la drogue dans la prison depuis les maisons riveraines

© Photo Pixabay / Free-PhotosPrison (image d'illustration)
Prison (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 29.03.2021
S'abonner
Depuis des années, des individus s’introduisent dans les jardins des riverains de la maison d’arrêt de Saint-Malo pour y lancer de la drogue, des cartes SIM et même des consoles de jeux à destination des détenus. Les habitants sont excédés par le problème. La police multiplie les patrouilles.

La maison d’arrêt de Saint-Malo est située au cœur d’un quartier résidentiel. De ce fait, les habitants dont les maisons sont à proximité des murs de l’édifice voient souvent dans leurs jardins des individus qui lancent plusieurs objets à destination des détenus.

«Ils sautent le portail, que nous avons dû faire réparer plusieurs fois, puis ils grimpent sur le toit du garage pour passer de jardins en jardins. Quand ils sont au bon endroit, ils jettent leur livraison qui atterrit dans la cour de la prison», raconte à Ouest-France une habitante de la ville.

Un trafic de marchandises avec la maison d’arrêt

Le plus souvent, ce trafic se produit pendant la séance de football des détenus. Ils récupèrent et cachent ces objets en quelques secondes, relate France Bleu. Pendant ce temps, les trafiquants prennent la fuite.

D’après les témoignages, recueillis par la presse locale, des objets illicites, emballés dans des balles de tennis, chaussettes, bouteilles en plastique, sont lancés, parfois à l’aide d’une raquette tennis. De cette manière, les trafiquants essaient de faire passer à destination de certains prisonniers des cartes SIM, des portables, de la drogue, même des consoles de jeux.

Les riverains craignent de tomber, chez eux, nez à nez sur ces individus.

«On a cassé notre barbecue en pierre pour qu’ils ne montent plus dessus, déplacé nos poubelles. […] Mais on ne se sent pas tranquilles. On vit avec l’angoisse de croiser quelqu’un dans notre jardin. On a porté plainte plusieurs fois, écrit au procureur et à la direction interrégionale des services pénitentiaires. Nous n’avons jamais eu de réponse», se plaint encore l’habitante.

«Un travail ingrat»

La police de Saint-Malo est au courant du phénomène et met en place régulièrement des missions de surveillance pour tenter d’interpeller les auteurs de ces pratiques illégales. Les patrouilles sont menées par des policiers de la brigade anti-criminelle (BAC) en tenue civile.

Le mercredi 10 mars, les policiers ont interpellé deux hommes et une femme qui se préparaient à jeter à travers les murs deux balles de tennis contenant des cartes SIM et des produits stupéfiants. Tous les trois se trouvaient à l’intérieur d’une voiture que les policiers avaient trouvée suspecte. Au moment de procéder au contrôle, un individu a agressé un policier et s’est débarrassé des balles de tennis, les deux autres ont pris la fuite mais ont été repérés finalement par les forces de l’ordre, relaye Le Pays maloin.

«Les surveillances, c'est un travail ingrat pour la police qui prend beaucoup de temps, même si les policiers de la BAC sont complètement investis dans cette mission, ils ne peuvent pas être présents tout le temps», explique le commissaire Guillaume Catherine, chef de la circonscription de police, à France Bleu.

À part des surveillances accrues, pour résoudre le problème, le directeur de la prison, Arnaud Guillon, évoque la possibilité de caméras supplémentaires ou de filets de protection qui pourraient pourtant servir de moyens d'évasion.

Que risquent ces lanceurs?

En vertu du Code pénal, le fait de remettre ou de faire parvenir à un détenu des sommes d'argent, correspondances, objets ou substances non autorisées est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала