La fuite du virus d’un laboratoire est «très peu probable», selon le rapport préalable de l’OMS

© AP Photo / Ng Han GuanUn membre de l'équipe de l'OMS à Wuhan, le 2 février 2021
Un membre de l'équipe de l'OMS à Wuhan, le 2 février 2021  - Sputnik Afrique, 1920, 29.03.2021
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À la veille de la publication du rapport de l’OMS sur les origines de la pandémie, dont Washington a déjà commenté la méthodologie non sans scepticisme, AP qui en a pris connaissance dévoile quatre hypothèses de l’émergence du coronavirus chez l’homme. Celle de la fuite du virus d’un laboratoire est jugée «très peu probable».

Plus d’un an après l’apparition du Covid-19 à Wuhan, les origines exactes de la pandémie restent toujours inconnues. Alors que l’OMS s’apprête à rendre publics les résultats des recherches d’un groupe de ses spécialistes le 30 mars, Associated Press (AP) dévoile les quatre scénarios potentiels de l’apparition du virus chez l’homme, présentés dans une copie du rapport envoyée à l’agence ce 29 mars.

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Parmi eux, seul celui lié à une fuite d’un laboratoire ne mérite pas, selon les experts, une recherche supplémentaire car jugé «très peu probable», le document affirmant que de tels accidents dans des laboratoires sont «rares». Selon celui-ci, avant décembre 2019, quand le SARS-CoV-2 s’est fait connaitre pour la première fois, il n'y avait pas d'enregistrement de virus étroitement liés au coronavirus dans «aucun laboratoire».

Les trois autres scénarios, classés en fonction de leur probabilité, sont les suivants: la transmission d’une chauve-souris à l’homme via un autre animal qui est «très probable», celle d’une chauve-souris à l’homme, jugée juste «probable», et la transmission du virus à l’homme via un emballage des produits alimentaires d’une «chaîne du froid» (théorie précédemment exclue par les spécialistes américains et ceux de l’OMS), «possible mais peu probable».

Le rapport ne permet pas non plus de dire définitivement si l'épidémie est née sur un marché aux fruits de mer de Wuhan, celui ayant enregistré l’un des premiers clusters du Covid-19 en décembre 2019.

En attendant les résultats officiels

D’après AP, la version finale du rapport peut toujours être modifiée avant mardi. Pourtant, la source de l’agence – un diplomate d’un pays membre de l’OMS basé à Genève préférant garder l’anonymat et qui a fourni la copie à AP ce lundi – affirme qu’il s’agit de la version définitive du document.

Même si l’étude en question offre «peu de nouvelles informations» sur la façon dont le virus est apparu et laisse de nombreuses questions sans réponse, elle fournit tout de même plus de détails sur le raisonnement derrière les conclusions des chercheurs, précise l’agence.

Un rapport co-écrit avec le gouvernement chinois

Pour les États-Unis, ce document de l’OMS, rédigé avec l’aide du gouvernement chinois, éveille des soupçons. Interrogé par CNN le 28 mars, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait part de ses «inquiétudes» quant à sa «méthodologie».

«Nous avons de réelles inquiétudes au sujet de la méthodologie et du processus de la rédaction de ce rapport, y compris concernant le fait que le gouvernement de Pékin ait apparemment aidé à le rédiger. Mais voyons ce qui ressort de ce rapport».

Antony Blinken - Sputnik Afrique, 1920, 28.03.2021
Les USA disent vouloir «approcher la Chine en position de force»
Répondant à une journaliste de la chaîne sur une éventuelle «punition» de la Chine en raison de la pandémie, M.Blinken estime qu’il faut se concentrer sur «la construction d’un système plus solide pour l'avenir» tout en ayant «la responsabilité du passé».

Réagissant à ces propos, Zhao Lijian, porte-parole de la diplomatie chinoise, a rejeté ses critiques le 29 mars lors du point presse quotidien. Selon lui, au cours des recherches, l'équipe conjointe d'experts OMS-Chine s’est rendue sur neuf sites, dont l'Institut de virologie de Wuhan. Les spécialistes ont mené des discussions avec du personnel médical, des chercheurs scientifiques, des patients ayant survécu à la maladie ainsi qu’avec des membres des familles des médecins décédés du Covid-19. Qui plus est, Pékin a fourni des données spéciales qui nécessitent une attention particulière, a conclu M. Lijian devant les journalistes.

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