«On a rechigné à payer le prix fort pour le vaccin», regrette Xavier Bertrand

© AFP 2024 SYLVAIN THOMASUn sapeur-pompier avec une seringue
Un sapeur-pompier avec une seringue  - Sputnik Afrique, 1920, 28.03.2021
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Invité du Grand Rendez-vous d’Europe 1, Xavier Bertrand, qui vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle, a pointé la stratégie de départ choisie par Emmanuel Macron, estimant que la France n’a pas payé «le prix fort» pour le vaccin. Il a en outre abordé la question de l'«alternative politique» pour la France qu'il veut incarner.

Pour Xavier Bertrand, invité ce dimanche 28 mars de l’émission d’Europe 1 Le Grand Rendez-vous, Washington, Londres ou encore Ottawa «ont payé le prix fort» pour aujourd’hui être les premiers à bénéficier des vaccins tant demandés. Selon le candidat à l’élection présidentielle de 2022, la politique vaccinale de la France, pays qui n’a pas encore créé son propre vaccin anti-Covid, n’a pas été «la bonne», et ce depuis le début.

«La stratégie du départ […] n'a pas été la bonne. Je pense qu’on a rechigné à payer le prix fort pour les vaccins», déclare-t-il auprès des journalistes de CNews, Europe1 et Les Échos.

«Les pays qui ont aujourd’hui des vaccins en premier, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada également, ont payé rubis sur l'ongle, ont payé le prix fort pour avoir des vaccins», poursuit-il.

Répondant à une remarque de l’un des présentateurs sur le fait que de nombreux vaccins dont se sert le Royaume-Uni y sont exportés depuis l’Europe, M.Bertrand estime que le Premier ministre anglais a pris des risques pour protéger sa population.

«Boris Johnson a payé avant même de savoir si ça allait fonctionner. Dans la vie politique, il faut aussi prendre des risques si c’est pour protéger sa population», explique M.Bertrand en faisant allusion aux investissements importants faits par Londres dans la recherche de vaccins.

Pour rappel, le Royaume-Uni a financé les recherches de la start-up française Valneva, travaillant sur un vaccin contre le Covid-19, aujourd’hui jugé prometteur. En cas de réussite, cette entreprise, qui fait depuis peu partie de la SBF 120, devra livrer prioritairement ses doses outre-Manche et non en France. Selon Franck Grimaud, directeur général de la biotech interrogé par France 2, il s’agit des «engagements contractuels» vis-à-vis du pays qui a lui-même «approché la PME» et a pris «tous les risques» en investissant dans cette société qui possède une usine en Écosse.

La France à la traîne

Le Spoutnik V en Russie, le vaccin d’AstraZeneca au Royaume-Uni, celui de Moderna aux États-Unis, le CoronaVac en Chine… Aujourd’hui, la France est le seul pays du Conseil de sécurité de l’Onu qui n’a jusqu’ici pas mis au point son propre vaccin contre le coronavirus.

Campagne de vaccination en Europe (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 13.03.2021
L’écart dans la course à l'immunité ne cesse de s’élargir entre l’UE et le Royaume-Uni
Début décembre, le géant français Sanofi a annoncé un retard dans la production du sien, développé conjointement avec le britannique GSK. Initialement prévu pour fin juin, le vaccin n’apparaîtra qu’au dernier trimestre 2021. Fin janvier, c’est un autre espoir français, l’Institut Pasteur, qui a fait part dans un communiqué de son échec dans la mise au point d’un vaccin anti-Covid basé sur le virus utilisé dans celui contre la rougeole, annonçant l’arrêt du développement de ce candidat entré en essai clinique de phase I en août dernier.

Tandis que les deux laboratoires tricolores de renom continuent à travaillent sur d’autres candidats vaccins, aucun médicament français n’a encore vu le jour.

Xavier Bertrand prend ses «responsabilités»

Toujours sur le plateau du Grand Rendez-vous, Xavier Bertrand, qui a officialisé sa candidature dans un récent entretien au Point, se veut une «alternative politique». Évoquant les multiples crises que le pays traverse aujourd’hui, le président du conseil régional des Hauts-de-France affirme que c’est le moment de «prendre ses responsabilités».

«La France est à un moment comme rarement elle a pu connaitre: une situation de crise d’une exceptionnelle gravité; la crise sanitaire, une crise sécuritaire, économique et identitaire […]. Il faut donner l’espoir du redressement, l’espoir de la réconciliation et aussi offrir une alternative politique», juge-t-il.

À ce jour, parmi les poids lourds de la politique française, seuls la chef du Rassemblement national Marine Le Pen et le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon ont déjà déclaré leurs candidatures pour 2022. Emmanuel Macron, quant à lui, ne s’est pas encore prononcé.

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