«Un accord à la belge»: c’est ainsi que Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a qualifié la décision du comité de concertation sur les écoles mercredi 24 mars. Celles-ci seront fermées entre le 29 mars et le 2 avril afin d’allonger les vacances de Pâques et de limiter la circulation du virus. Les écoles maternelles n’étaient toutefois pas concernées, au grand dam des syndicats d’enseignants, conduisant à une décision régionale en Wallonie et à Bruxelles sans l’accord de la Flandre.
«Nous avons plaidé pour une fermeture de l’ensemble de l’école, y compris les maternelles. C’est un secret de polichinelle, la Flandre s’est opposée à cela, elle voulait même que les primaires restent ouvertes», a-t-il accusé au micro de la RTBF. Il se satisfait toutefois d’avoir obtenu «un accord global».
Au soir même de l’annonce, le ministre flamand de l’Éducation avait pourtant annoncé aux parents de ne pas amener leurs enfants en maternelle dès lundi, ajoutant à la confusion générale. «C’est l’incompréhension totale de ma part», a commenté le ministre, annonçant une nouvelle réunion le jeudi pour mettre les choses au clair.
Colère des syndicats
La décision de laisser les maternelles ouvertes en fermant les autres sections a provoqué l’ire du monde enseignant, alors que c’est avec les plus jeunes que les contacts sont les plus étroits.
«Les retours qui nous reviennent du terrain des enseignants du maternel, c'est: “Mais pour qui nous prennent-ils?”», a commenté auprès de La Dernière Heure le secrétaire général du syndicat CSC-enseignement Roland Lahaye.
Nouvelle décision
Le ministre a amené le sujet jeudi au gouvernement wallon, menant à une nouvelle décision. Les cours en maternelles seront finalement suspendus comme en primaire et secondaire (équivalent du collège et du lycée). Elles devront toutefois rester ouvertes pour les enfants qui ne peuvent pas être gardés autrement.
«Il est demandé aux parents de garder au maximum leurs enfants à la maison et de trouver des solutions de gardes alternatives», indique le communiqué de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La décision qui se voulait nationale ne s’appliquera ainsi finalement qu’à la Wallonie et Bruxelles.