Jean Castex s’est fait vacciner dans un hôpital du Val-de-Marne le 19 mars, face aux journalistes. Il s’agissait de rassurer ses concitoyens sur la sûreté des vaccins, en particulier celui d’AstraZeneca, tout juste réautorisé après des craintes sur la formation de caillots sanguins. Des médecins ont toutefois signalé à Nice-Matin que l’injection avait été mal réalisée.
#COVID19 | Le Premier ministre @JeanCastex a reçu une première dose du vaccin #AstraZeneca ce vendredi 19 mars à l’hôpital d’instruction des armées Bégin (Saint-Mandé).
— Gouvernement (@gouvernementFR) March 19, 2021
Retrouvez toutes les informations sur la #Vaccination en France sur : https://t.co/aKPy0ChGxo pic.twitter.com/utf7my7QL8
C’est tout d’abord le Dr. Dominique Dervieux, médecin à la retraite, qui s’est adressé à la rédaction du quotidien régional pour partager son inquiétude. Le Premier ministre aurait été vacciné «à un emplacement trop bas». En effet, la plupart des vaccins anti-Covid doivent être injectés dans un muscle et non dans une veine. Il convient dès lors de piquer dans le deltoïde, situé dans le haut de l’épaule.
Une crainte confirmée par le Pr. Pierre Marty, responsable du centre de vaccination au CHU de Nice. «Ce qu’avance votre lecteur est parfaitement exact. En découvrant dans le journal la photo de Jean Castex recevant la première injection d’AstraZeneca, j’ai été moi aussi choqué», confie-t-il.
Risque de thrombose
«Il est en effet impératif de vacciner plus haut, dans l’épaisseur du muscle deltoïde; en dessous, la masse musculaire est moins épaisse, avec un risque de toucher une veine. Et donc de provoquer une thrombose», explique-t-il. Selon lui, l’infirmière a pu être intimidée par l’homme politique et n’a pas osé lui demander d’enlever sa chemise.
Une hypothèse plausible, sachant qu’Olivier Véran avait suscité certaines moqueries en exposant son torse lors de sa propre vaccination. «Or, pour vacciner correctement, au bon endroit, il est impératif que les bras soient dénudés, les épaules totalement dégagées. On ne négocie pas, on ne laisse pas le choix. Ou on refuse de vacciner», insiste le Pr. Marty.
Vendredi 26 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a confirmé un risque «rare» de thrombose lié au vaccin d’AstraZeneca. Neuf cas ont été détectés en France, dont deux décès entre le 12 et le 18 mars, plusieurs jours après avoir été vaccinés.