Le Bénin lancera sa campagne de vaccination contre le coronavirus le lundi 29 mars 2021, a confirmé le porte-parole du gouvernement béninois Alain Orounla dans une interview à Sputnik à paraître ce vendredi 26 mars.
C’est donc avec ces quelques centaines de milliers de doses que le Bénin s’apprête à démarrer la campagne de vaccination de sa population (estimée à près de 12 millions) contre le Covid-19.
Sauf que le démarrage de cette campagne tombe en pleine campagne électorale pour la présidentielle (quatrième jour) dont le premier tour est prévu pour le 11 avril 2021.
À la question de savoir si cette concomitance décidée par l'exécutif ne constituerait pas une sorte de concurrence déloyale de la part du Président candidat, qui pourrait se prévaloir de la vaccination comme argument de campagne, le porte-parole du gouvernement béninois s'est défendu, en invoquant dans un premier temps, «une coïncidence de calendrier».
«Je considère que c’est un hasard dont nous voulons tirer avantage», a ajouté Alain Orounla.
Suivre la tendance
Jusqu'à il y a peu, le Bénin n'était pas certain de pouvoir démarrer à temps sa campagne de vaccination. Fin janvier 2021, le ministre porte-parole du gouvernement du Bénin affirmait à Sputnik que même «attentifs à ce qu’il se passe dans le monde entier», le gouvernement béninois était «très circonspects par rapport à ces innovations que nous ne maîtrisons pas».
Sauf qu’entre-temps les positions ont évolué avec l'augmentation du nombre de cas de contamination dans le pays.
"Depuis quelques semaines, à l’instar des autres pays de la sous-région et du monde, le Bénin est confronté à une recrudescence du nombre de cas. Ainsi, depuis le 1er Janvier 2021, le nombre moyen de cas confirmés par jour a doublé passant de 8 à 17". #Wasexo #Gouvbenin pic.twitter.com/wrzoadUkjl
— Gouvernement du Bénin 🇧🇯 (@gouvbenin) January 20, 2021
Le nombre de cas a ainsi même doublé en l'espace de deux mois. D’environ 3.500 cas à la mi-janvier 2021, les données officielles affichent, à la date du 22 mars, 7.100 cas de contamination.
«La tendance aujourd’hui est à la vaccination, nous n’allons pas nous mettre en marge de ce qui est préconisé par l’Organisation mondiale de la santé. […] Nous restons prudents, mais pas inactifs», se défend désormais Alain Orounla.
Éviter une contamination de masse pendant l’élection
Au-delà de la vaccination, le Bénin veut éviter aussi de toute évidence une contamination de masse durant la campagne électorale, notamment du fait de la proximité que peuvent engendrer les diverses manifestations publiques dans ce genre d'événements.
Mais le ministre béninois assure que les forces de l’ordre veilleront durant la campagne électorale et sur les lieux des manifestations publiques au port obligatoire des maques, au lavage systématique des mains à l’eau et au savon ou à l’aide du gel hydroalcoolique, et au respect des distanciations sociales.
«Nous avons bon espoir que nous allons pouvoir tenir les élections tout en préservant la santé de nos compatriotes», a-t-il rassuré.