Sur la campagne de vaccination contre le Covid-19, l'Europe «est un peu un diesel» qui «démarre lentement» mais «va loin», a estimé Emmanuel Macron dans un entretien avec Nikos Aliagas diffusé mercredi par une télévision grecque.
«On est en train de rattraper. On est un peu un diesel. On ne peut plus trop parler dans les temps qui courent de ces moteurs, mais ça démarre lentement et ça va loin», a déclaré le chef de l'Etat, interrogé pour la chaîne ERT à l'occasion du bicentenaire de l'indépendance grecque.
L'Union européenne «a commandé 2,5 milliards de doses, donc largement de quoi faire pour nous, pour la solidarité, pour prévoir la suite. Nous serons, d'ici au deuxième semestre, l'espace qui produira le plus de vaccins au monde», ajoute-t-il, interrogé par le populaire animateur franco-grec dans la salle des fêtes de l'Elysée.
Interrogé sur le démarrage poussif de la campagne de vaccination, Emmanuel Macron reconnait ne pas avoir «pensé que ça irait aussi vite». «Les Américains ont eu un mérite dès l'été 2020, ils ont dit: "on met le paquet et on y va". Et donc ils ont plus (de vaccins). Ils ont eu plus d'ambition que nous. Et le quoi qu'il en coûte qu'on a appliqué pour les mesures d'accompagnement, eux l'ont appliqué pour les vaccins et la recherche», selon lui.
«Avoir une vraie vaccination européenne»
«Nous, on n'a pas été assez vite, assez fort là-dessus. C'est tout à fait vrai et on a pensé que le vaccin mettrait du temps à décoller (...) Et donc, on a sans doute moins rêvé aux étoiles que certains autres. Et je pense que ça doit être une leçon pour nous-mêmes. On a eu tort de manquer d'ambition, j'allais dire de folie, de dire: "c'est possible et on y va". On est trop rationnel peut-être», estime-t-il.
Emmanuel Macron défend par ailleurs l'importance «d'avoir une vraie vaccination européenne» et «des règles claires pour qu'au sein de l'espace européen on puisse rouvrir» d'ici l'été avec la mise en place d'un certificat sanitaire, actuellement en discussion au niveau de l'UE.
En raison de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a annulé sa participation aux cérémonies prévues jeudi à Athènes sur le bicentenaire de l'indépendance de la Grèce, avec laquelle la France partage «l'attachement à la liberté et à l'aventure européenne», selon lui.
Trois ans et demi après son discours sur l'Europe prononcé sur la colline de la Pnyx à Athènes, le chef de l'Etat indique qu'il formulera «des propositions» sur l'avenir de l'Europe «au deuxième semestre en vue de la présidence française» de l'UE au premier semestre 2022.