C’est la dernière trouvaille gouvernementale pour freiner la propagation du Covid-19. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que désormais, tous les rassemblements de plus de six personnes en extérieur seraient prohibés sous peine de verbalisation. L’interdiction est loin de se limiter aux 16 départements –qui pourraient bientôt être rejoints par le Rhône, l’Aube et la Nièvre– qui se sont vus appliquer des mesures de restrictions supplémentaires annoncées le 18 mars par le Premier ministre. Elle concerne tout le territoire.
Verbalisation si vous êtes plus de 6 a l’extérieur.
— Florian Philippot (@f_philippot) March 24, 2021
Leur politique dite « sanitaire » s’apparente de plus en plus au règlement intérieur d’une prison. Et encore, en prison on laisse un peu respirer les détenus pour éviter l’émeute !
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Au micro de Sputnik, le président des Patriotes Florian Philippot dénonce une mesure «liberticide»:
«On est non seulement dans la fuite en avant mais avec des injonctions contradictoires en plus. L’exécutif encourage les Français à sortir mais les verbalise s’ils sont plus de six.»
L’ex-numéro 2 de Marine Le Pen fait ici référence à la solution privilégiée par les autorités pour les départements «reconfinés», un terme que le ministre de la Santé Olivier Véran et le Président Macron se refusent à employer. Contrairement au printemps dernier, qui avait vu la France subir une mise sous cloche stricte, ce «reconfinement» light permet aux gens de sortir sans attestation en journée, ce qu’ils ne se privent pas de faire. Les rues de Paris sont bondées comme à l’accoutumée et le changement est difficile à saisir.
Une mesure «bête et méchante»
Pour Florian Philippot, un tel contexte rend d’autant plus «incompréhensible» la décision des autorités d’interdire les rassemblements à plus de six en extérieur. Selon l’ex-numéro 2 du FN, «il est temps de mettre le holà à cette folie en sortant immédiatement et intégralement de la logique de restriction». Il craint que dans le cas contraire, «cela soit sans fin».
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets une application «stricte» de cette règle –«pas plus de six personnes en extérieur, dans les parcs...»– dans les 16 départements particulièrement touchés par la pandémie, a précisé son entourage. À noter qu’elle ne s’applique pas pour les manifestations déclarées, de même que dans certains autres cas (familles nombreuses, sport en extérieur, etc.).
Avec l’arrivée des beaux jours et le passage à l’heure d’été qui interviendra le 28 mars, la mesure risque d’être compliquée à appliquer. À Paris par exemple, les parcs pourraient bien se retrouver pris d’assaut dès ce week-end.
Florian Philippot évoque quant à lui un problème supplémentaire avec cette mesure «bête et méchante»: «C’est contreproductif. Que vont faire les gens qui souhaitaient se réunir à plus de six? Eh bien ils vont le faire chez eux. Soyons nous aussi bêtes et méchants: si un groupe de dix personnes voit la police passer, qu’il se coupe en deux fois cinq pendant quelques minutes avant de se regrouper.»
«Répondons à la bêtise par la bêtise», lance-t-il.
Du côté de l’entourage du ministre de l’Intérieur, il s'agit d'en appeler «au sens des responsabilités des Français». Ce n’est pas l’avis de Florian Philippot qui assure que la volonté du gouvernement est de «domestiquer le peuple». «On lui apprend à obéir. C’est le but depuis le début et cela devient de plus en plus visible», ajoute-t-il.
«L’épidémie est hors de contrôle»
Il cite par exemple le port du masque obligatoire dans la rue qu’il qualifie d’«absurde». Et d’ajouter: «De même que les couvre-feux arbitraires.»
Ardèche 1 - Covidisme 0 !
— Florian Philippot (@f_philippot) March 25, 2021
Ils pourront marteler tous les mensonges du monde, envoyer toutes les forces de police du monde, agiter toutes les intimidations du monde : la vie et la liberté ne peuvent que gagner ! https://t.co/Q4IwnIkGKT
Le président des Patriotes s’en prend à une opposition qu’il estime «totalement couchée et soumise» et prédit des mesures «de plus en plus dingues» de la part des autorités. Il appelle donc le peuple français «à se réveiller». L’homme politique se réjouit des récents rassemblements de Français en colère qui ont manifesté leur désapprobation des restrictions sanitaires comme à Annecy ou en Ardèche.
En criminalisant hystériquement le carnaval de Marseille, la classe politique (du PS au RN) valide la criminalisation demain de tout mouvement social, populaire. «Le droit de manifester n’est pas le droit d’infecter» dira-t-on. Le piège de Macron se referme :opposition complice !
— Florian Philippot (@f_philippot) March 24, 2021
Il loue également le rassemblement polémique qui a eu lieu le 21 mars sur la Canebière à Marseille où environ 6.500 fêtards ont célébré le carnaval.
«Tout ceci est très important, de même que les rassemblements que nous organisons tous les samedis depuis des semaines sous les fenêtres du ministère de la Santé d’Olivier Véran et dans toute la France. Il faut que le peuple montre qu’il ne respecte plus cette folie», insiste l’opposant à Emmanuel Macron.
Reste que l’exécutif assure que les mauvais chiffres liés à la pandémie le poussent à agir. «Dans les 15 prochains jours, ce qui est certain, c'est que la pression sanitaire va augmenter» sur les hôpitaux, a prévenu Olivier Véran, invité de l'émission Quotidien sur TMC le 24 mars. À ce moment-là, 4.651 malades étaient soignés en réanimation en France. C’est un peu moins qu’au pic de la deuxième vague qui avait vu 4.900 patients dans le même cas au 16 novembre.
"L'épidémie est hors de contrôle": pour l'ex-directeur général de la Santé, un confinement strict est nécessaire https://t.co/DHkBS3Az2f pic.twitter.com/edXp4W0Clk
— BFMTV (@BFMTV) March 25, 2021
Selon les autorités de santé, le taux d'occupation des lits en réa dépasse déjà 100% des capacités initiales en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en Provence Alpes-Côte d'Azur. Ce 25 mars, William Dab, médecin et ancien directeur général de la Santé (DGS), a exprimé toute son inquiétude sur BFMTV. «Aujourd’hui, l’épidémie est hors de contrôle», a-t-il alerté tout en critiquant le «freiner sans enfermer» du gouvernement. «Si l’objectif est un objectif de santé publique, il n’y a guère d’autre solution qu’un confinement, et comme on a beaucoup attendu pour prendre cette décision, c’est un confinement qui va être dur et qui va sûrement être long», a prévenu William Dab.
Intéressant ce que dit Bruno Mergabanne+++ https://t.co/WN3nVPTk21
— Dr Gérald KIERZEK⚡👨⚕️ (@gkierzek) March 23, 2021
Des propos loin de convaincre Florian Philippot: «Premièrement, j’aimerais avoir les vrais chiffres car les médecins ne sont pas d’accord entre eux. Deuxièmement, que l’on s’intéresse aux traitements préventifs, à ceux qui permettent d’éviter les hospitalisations. Que ceux qui appellent sans cesse à enfermer se battent avec nous pour que l’on arrête de supprimer des lits à l’hôpital et qu’au contraire, l’on en rouvre.» Et de conclure:
«Il faut que les apôtres de la restriction cessent de penser que les mesures liberticides vont avoir un impact sur le virus. C’est de la sorcellerie. Ce n’est pas sérieux et leur efficacité scientifique n’a jamais été démontrée.»