À l’heure où certains ministres parlent d’«islamogauchisme» pour qualifier la complaisance d’élus de terrain vis-à-vis de l’islamisme, Marlène Schiappa a apporté sa pierre à l’édifice, critiquant explicitement la position de certains maires EELV.
Interrogée sur LCI quant au financement de la mosquée de Strasbourg, la ministre déléguée a d’abord pointé du doigt l’attitude de la maire Jeanne Barseghian (EELV). Elle l’a accusée de prêter une oreille complaisante à l’organisation pro-turque Millî Görüs, soutenant le projet de construction, qui refuse notamment de signer la Charte des principes pour l’islam de France.
▶ Mosquée à Strasbourg.
— LCI (@LCI) March 23, 2021
🗣 @MarleneSchiappa : "Ce n'est pas la 1ère fois que des maires #EELV sont sur une pente très glissante vis-à-vis de l'islamisme radical [...] C'est un parti qui flirte dangereusement avec ses thèses."
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Marlène Schiappa a par la suite étendu son argumentaire à d’autres élus locaux EELV, leur reprochant leurs accointances avec de sulfureuses organisations. Elle a notamment cité le cas d’Éric Piolle à Grenoble, qui avait financé le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), association par la suite dissoute par l’exécutif.
«Ce n’est pas la première fois que des maires EELV sont sur une pente très glissante vis-à-vis de l’islamisme radical […]. Une fois ça peut être une erreur, mais quand c’est quelque chose de coordonné, ça ne l’est pas. EELV est un parti qui sous couvert de défendre de belles valeurs humanistes flirte de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical», a-t-elle déclaré sur LCI.
Une mosquée qui fait débat
La construction de la mosquée de Strasbourg a cristallisé les polémiques ces dernières semaines. Avant Marlène Schiappa, le ministère de l’Intérieur était déjà monté au créneau sur BFM TV, pointant lui aussi du doigt le radicalisme de l’association pro-turque Millî Görüs, et évoquant une «ingérence étrangère».
La discorde porte sur une subvention de 2,5 millions d'euros allouée par la municipalité à la construction de la mosquée, financement permis par les lois concordataires en Alsace. Une fois sortie de terre, la mosquée comptera parmi les plus grandes d’Europe.
La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a réagi à l’indignation de Gérald Darmanin en conférence de presse, affirmant ne pas avoir été alertée par l’État. L’édile a souligné que le gouvernement n’avait pas fourni de preuves permettant de penser «que financer cette mosquée c’est financer une association islamiste».
Une défense «trop facile» selon Marlène Schiappa, qui souligne que l’élue locale ne pouvait pas «ignorer» les positions radicales de l’organisation pro-turque. Sur LCI, la ministre déléguée a donc condamné un «choix politique» de la municipalité et a appelé à «ne pas aller plus avant dans ce projet».
Contactée par Sputnik, la maire de Strasbourg n’a pas souhaité s’exprimer plus amplement sur le sujet.
Ce n’est pas la première fois que la question de l’islam radical s’invite chez Europe Écologie Les Verts. Au cours de l’été 2020, le parti s’était notamment déchiré sur la question du burkini, qui avait fait son apparition dans les piscines municipales de Grenoble. Le maire Éric Piolle avait alors refusé de trancher, estimant qu’il revenait au gouvernement de légiférer sur le problème. L’eurodéputé Yannick Jadot avait pris le contre-pied dans L’Obs, estimant que ces costumes de bains n’avaient pas leur place dans les piscines municipales. Une prise de position critiquée dans son camp.