Le Canard enchaîné a rendu publics les propos d’Olivier Véran tenus dans les coulisses du pouvoir. Selon le journal satirique, le ministre a fait part le 22 mars de ses inquiétudes concernant la situation autour du Covid-19 à des parlementaires de La République en marche (LREM).
«Une vague très haute qui mettra des semaines avant de descendre»
«Je demeure très inquiet à propos de la situation sanitaire. Je pense qu’avec les effets conjugués des mesures prises, de l’arrivée du printemps et des bienfaits de la vaccination, on finira par s’en sortir. Mais d’abord il va falloir affronter, dans les réa, une vague très haute qui mettra des semaines avant de descendre. On va avoir des images difficiles à supporter à l'hôpital», a-t-il dit, selon Le Canard enchaîné. Et d’ajouter:
«Nous devons prévoir de nouvelles évacuations sanitaires et reporter des opérations prévues.»
Le ministre aurait dit toutefois espérer que quatre semaines «suffiront pour améliorer significativement la situation». Mais, «si ce n’est pas le cas, nous serons obligés de prendre d’autres mesures».
« Je demeure très inquiet à propos de la situation sanitaire (...) On va avoir des images difficiles à supporter à l’hôpital », a déclaré @olivierveran devant des parlementaires LREM, le 22 mars dernier (@canardenchaine) pic.twitter.com/JgwFpjZXd9
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) March 23, 2021
Le Canard enchaîné écrit à la fin de l’article, non sans sarcasme, que «c’est inquiétant, certes, mais ça ressemble beaucoup aux discours servis presque chaque semaine depuis janvier». En effet, dans ses prises de parole de ces derniers mois, Olivier Véran avait déjà fait part de ses inquiétudes. Par exemple le 11 mars, où il avait affirmé que la situation était «tendue et inquiétante», en particulier dans trois régions: Hauts-de-France, Île-de-France, et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
«Confiner le Covid dans les livres d'Histoire et refaire la fête»
Dans son récent entretien du 20 mars accordé au Parisien, Olivier Véran semblait à l’inverse plutôt optimiste et affirmait qu’«à l'automne prochain», une fois la population totalement vaccinée, «si on ne voit pas revenir de vague épidémique, je pense qu'on pourra confiner le Covid dans les livres d'Histoire et refaire la fête».
«On va vaincre cette vague épidémique, j'en suis sûr. La vaccination est une arme exceptionnelle. Avec l'arrivée du printemps, nous allons vers une période avec des températures qui favorisent moins la circulation du virus. Cela va nous permettre d'entrevoir des jours heureux. Est-ce que ce sera la fin de la pandémie? Je ne sais pas», ajoutait-il.
Confinement de quatre semaines
À partir du 19 mars au soir, un nouveau confinement de quatre semaines a été mis en place par Jean Castex pour 16 départements (les huit d'Île-de-France, les cinq des Hauts-de-France, la Seine-Maritime, l'Eure et les Alpes-Maritimes) où habitent 21 millions de personnes. Quant au reste du pays, le début du couvre-feu est retardé à 19h00.
Ces restrictions sont toutefois bien plus légères que celles imposées pendant le premier confinement national. Par exemple, les habitants de ces zones pourront sortir sans limitation de durée, dans un rayon de 10 kilomètres autour de chez eux.
Mais il faudra une attestation pour se déplacer au-delà des 10 kilomètres et une autre pour les sorties pendant le couvre-feu.
Nouvelle attestation
Après la publication d’une nouvelle attestation jugée trop complexe par nombre de Français, le gouvernement en a rédigé une autre qui, désormais, est disponible sur TousAntiCovid, l’appli à télécharger sur son smartphone.