«Ce qui caractérise notre pays c'est qu'à chaque étape on s'est planté», fustige le maire de Cannes

© AP Photo / Stephen M. KatzVaccins
Vaccins - Sputnik Afrique, 1920, 24.03.2021
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Invité sur Europe 1, le maire LR de Cannes David Lisnard s’en est pris à la France et à l’Europe pour leur incapacité à fournir assez de vaccins à la population.

«Il y a un fiasco de l’accès au vaccin», déplore mercredi 24 mars le maire Les Républicains (LR) de Cannes David Lisnard. Il reproche à la France d’avoir pris trop de retard dans sa campagne de vaccination, en partie dû à la pénurie de doses qu’il impute aussi à l’Europe, laquelle n’a pas été en mesure d’en acquérir suffisamment.

Admettant que «tous les pays font des erreurs», il estime que «ce qui caractérise notre pays c’est qu’à chaque étape on s’est planté». Il rappelle en ce sens la pénurie de gel hydroalcoolique, la communication gouvernementale sur les masques et les places en réanimation. Il reconnaît toutefois que le mécanisme de compensation pour la perte d’activité «fonctionne bien».

«La France vaccine chaque jour 0,19% de sa population, la Grande-Bretagne cinq fois plus, les États-Unis quatre fois plus», souligne l’édile, mentionnant également Israël dont près de 50% de la population a reçu deux doses. «Des grandes annonces, de la grandiloquence dans les mots et de l’impuissance dans les actes», résume-t-il.

L’Europe

David Lisnard pointe également une trop forte dépendance de la France par rapport à l’Union européenne pour se fournir en vaccins. «Il y a un échec européen dans l’acquisition des vaccins», affirme-t-il, déplorant l’absence de politique sanitaire au niveau européen. «L’Europe c’est un levier de puissance mais là en l’occurrence c’est un étau».

«L’Europe est à la remorque de l’Occident et la France est à la remorque de l’Europe en termes de quantité de vaccins par habitant», tacle le maire qui invite à «en tirer les conséquences». Selon lui, l’Europe et la France ont les mêmes «travers», à savoir «l’excès de bureaucratie» et «l’affaiblissement de l’État dans sa capacité décisionnelle».

Le Spoutnik V

Enfin, l’élu appelle à «analyser tous les vaccins potentiels qui sont sur le marché», y compris le Spoutnik V, après validation de l’Agence européenne du médicament (EMA). Il affirme cependant qu’il y a un «problème quantitatif» pour le vaccin russe, dont «la production est nettement inférieure aux besoins».

Début mars, le Kremlin a en effet confirmé que la Russie ne pouvait pas satisfaire immédiatement toutes les demandes étrangères. Le Fonds souverain russe d’investissements directs (RFPI) a néanmoins déclaré qu’il pourrait en fournir à 50 millions d’Européens dès le mois de juin. Pour le commissaire européen Thierry Breton, l’Europe n’en a «absolument pas besoin», tandis que la Commission considère que «la porte n’est pas fermée».

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