Des sapeurs ont détruit une grotte abandonnée par des terroristes à la frontière des gouvernorats syriens d'Idlib et de Hama, qui servait à fournir de la nourriture et des médicaments, a déclaré ce 23 mars aux journalistes le colonel Roman Bessmertny, chef du corps du génie du groupement des forces armées russes en Syrie.
«La grotte était utilisée par les radicaux comme entrepôt de nourriture, et des médicaments y étaient également stockés pour les blessés. Il y avait environ quatre pièces dans cette grotte pour garder la nourriture et les médicaments, ainsi que pour placer environ 20 à 30 terroristes», a-t-il précisé, ajoutant que ceux-ci utilisaient les cavités voisines pour se défendre.
Un réseau caché
Selon lui, la grotte aurait été agrandie à la main, les pièces y ayant été taillées dans du calcaire tendre. La plus grande galerie était capable d’abriter un camion. Des passages menaient à des locaux plus petits, où des peaux de béliers ont été retrouvées au sol.
«Ils auraient tout utilisé. Les animaux pour la viande, la laine pour les matelas et des chaises longues», a ajouté Roman Bessmertny.
En outre, il note que la grotte avait l'électricité, des emplacements pour les armes et les munitions, pour les effets personnels et une salle de repos. Selon lui, les murs étaient couverts de peinture rouge et de graffitis indiquant les noms des combattants qui y étaient présents.
Une autre grotte détruite
Les groupes terroristes Front al-Nosra* et Jaych al-Ezzah* ont adapté à leurs besoins un réseau caché de grottes. Le relief les a protégées de l'artillerie et de l'aviation. Les terroristes ont quitté ces lieux en 2018.
Début mars, des sapeurs russes avaient déjà détruit à Idlib une autre grotte contenant un grand hôpital de campagne, même adapté pour les opérations complexes. Il pouvait accueillir jusqu'à 100 personnes.
Le conflit armé en Syrie
Le conflit armé se poursuit en Syrie depuis bientôt 10 ans. Les troupes gouvernementales affrontent des groupes armés appartenant à diverses formations. En août 2015, le Président syrien a demandé l’aide militaire de la Russie. Moscou a envoyé un groupe de ses forces aérospatiales, déployé à Hmeimim.
Depuis le 30 septembre 2015, l’aviation russe porte des frappes de précision sur les sites de radicaux en Syrie.
Conformément à l'accord conclu en mai 2017 lors des pourparlers à Astana (aujourd'hui Noursoultan) entre les représentants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, quatre zones de désescalade ont été créées. En 2018, trois sont passées sous le contrôle de Damas.
À la suite de l'opération menée en août 2019, l'armée syrienne a libéré des territoires au nord du gouvernorat de Hama et de celui d'Idlib. Le moment clé a été la reprise du contrôle de la ville de Khan Cheikhoun et l'accès à l'autoroute Damas-Alep. Actuellement, certaines parties du pays subissent toujours les attaques de radicaux.
*Organisation terroriste interdite en Russie