Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que son pays prendrait son temps pour réintégrer l'accord sur le nucléaire JCPoA et que les États-Unis devaient d’abord annuler toutes les mesures restrictives.
«Après avoir vérifié que les sanctions ont vraiment été levées, nous reviendrons aux engagements du Plan d'action [global conjoint, JCPoA, ndlr]. Nous ne faisons pas confiance à de simples promesses. Des actes sont nécessaires.»
Iran's policy regarding #JCPOA has been clearly stated. This policy will never be violated at all. The US must lift all sanctions. After verifying that sanctions have truly been lifted, we will return to JCPOA commitments. We don't trust US’s mere promises; actions are needed!
— Khamenei.ir (@khamenei_ir) March 21, 2021
Dans un discours marquant le Nouvel an persan, il a rappelé que l’Iran s’était armé de patience, que l'économie nationale s’était déjà bien adaptée aux sanctions américaines et que «la nation iranienne avait montré sa capacité à faire face aux pressions».
«Nos ennemis, avec à leur tête les États-Unis, voulaient mettre la nation iranienne à genoux par leurs pressions maximales […] Ils reconnaissent eux-mêmes aujourd'hui que cette politique de pression maximale a échoué», a-t-il souligné dans son message.
«Il ne sert à rien de parler»
La position de l’Iran au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien avait déjà été évoquée par Ali Khamenei le 17 février 2021. Il avait alors constaté que «de nombreuses bonnes paroles et promesses» avaient été faites à l’Iran, mais qu'en pratique, «elles n'[avaient] pas été honorées».
«Il ne sert à rien de parler. Il ne sert à rien de faire des promesses. Cette fois, seuls les actes comptent. Si nous voyons une action de la part de l'autre camp, nous agirons aussi.»
Il a souligné que désormais, l’Iran ne serait pas convaincu par des mots ou des promesses.
«Les choses ne seront plus comme par le passé», a-t-il martelé.
Assouplissement ou durcissement?
À la mi-février, selon le Times, l’administration de Joe Biden étudiait la possibilité d’assouplir les mesures restrictives décrétées contre l’Iran sous Donald Trump. Toutefois, le 5 mars dernier, elle a décidé de proroger d’un an les sanctions contre Téhéran, accusé de soutien au terrorisme.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé le 8 mars les premières sanctions américaines de l’ère Biden, au nom de la défense des droits humains. Les mesures visent notamment deux membres des Gardiens de la révolution qui seront dorénavant interdits d'entrée aux États-Unis pour leur rôle dans des interrogatoires de détenus.