Au Japon, les militaires américains, depuis des années haïs par la population locale, sont de nouveau la source d’une forte indignation des Nippons, cette fois pour leur évasion fiscale systématique concernant la redevance liée à la télévision publique japonaise NHK.
La question a été soulevée lors de la session de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Parlement, ce vendredi 19 mars.
«Les représentants de notre société [NHK, ndlr] ne sont pas autorisés à entrer dans les bases militaires américaines pour percevoir des droits. Nous ne pouvons pas en collecter auprès de personnes vivant au Japon et ayant des liens avec les troupes américaines», a expliqué un représentant de NHK lors de l’audience.
Il a par ailleurs fait savoir que le commandement militaire américain était exhorté à payer pour la redevance à NHK depuis 1978, en vain.
Un comportement dénoncé par le Parti démocrate constitutionnel, force d’opposition au Japon, d’autant plus que le gouvernement japonais couvre déjà les coûts des services publics des bases américaines ainsi que les salaires du personnel local employé à partir du budget de l'État.
Un budget formé de la redevance
La NHK est en fait financée quasi-exclusivement par la redevance, payée volontairement par les détenteurs d’un récepteur permettant d’en recevoir les émissions.
En contrepartie, la compagnie s’engage à être impartiale sans prendre le parti de telle ou telle force politique, ainsi qu’à accorder une attention particulière à la promotion de la culture nationale et à l'éducation.
Une présence difficile à ignorer
La présence des soldats américains au Japon, entachée par des faits divers à répétition comme des viols, meurtres et accidents, suscite un fort mécontentement de la part de la population locale.
Ainsi, les habitants d’Okinawa, archipel stratégique dans le sud-ouest du Japon et où la présence américaine est la plus importante, sont particulièrement fatigués du «fardeau» de l'alliance militaire nippo-américaine, réclamant depuis des années le départ de ces troupes. En 2019, les Okinawaïens se sont prononcés par la voie d’un référendum contre l’installation d’une nouvelle base militaire états-unienne à Henoko.