L'Institut national des maladies infectieuses de Rome, Lazzaro Spallanzani, lancera des essais scientifiques du vaccin russe contre le Covid-19 Spoutnik V, selon le président du Latium, Nicola Zingaretti. Ce n’est pas la première fois que la volonté d’obtenir ce produit afin d’intensifier la campagne de vaccination est évoquée par des autorités italiennes. Ces déclarations sont intervenues notamment dans le contexte des annonces de délais de livraison en Europe de doses de Pfizer puis d’AstraZeneca.
«Dans quelques jours, un premier accord sera conclu avec l'Institut Lazzaro Spallanzani pour une expérience scientifique avec le vaccin Spoutnik V, en attendant, bien sûr, l'autorisation formelle de l'EMA concernant l'étude sur les variantes du virus», fait savoir Nicola Zingaretti ce 20 mars lors d'une visite au centre de vaccination de Rome.
«C’est une autre bonne nouvelle qui nous permet de faire un saut en avant par rapport à la nécessité d’approvisionnement en vaccins», a-t-il ajouté.
Auparavant, la direction de l'établissement scientifique avait envoyé au ministère italien de la Santé un avis positif sur l'efficacité et la sécurité de l'utilisation du vaccin russe. Le directeur de l'Institut a indiqué que l'Italie enverrait deux inspecteurs en Russie pour observer les entreprises productrices du vaccin.
Au début du mois de mars, la direction et les chercheurs de l’institut italien ont discuté avec leurs collègues du centre russe Gamaleïa d’une coopération scientifique.
La fabrication du vaccin russe en Italie
Tandis que le régulateur européen EMA étudie le vaccin russe mais que sa réponse ultime et officielle n’a pas été encore donnée, la Chambre de commerce italo-russe a fait savoir qu'un accord en vue de la fabrication de ce produit sur le sol italien avait été conclu, ce qui constitue une première pour l'UE. Selon l'institution, la production devrait être lancée en juillet.
Pour rappel, le président d'Adienne Pharma & Biotech, Antonio Francesco di Naro, qui a signé l’accord avec le RFPI, a précisé à Bloomberg, qu’avant le lancement du processus, il fallait obtenir l'aval de l'autorité de réglementation italienne.
Le Premier ministre italien sur la commande du Spoutnik V
Qui plus est, le 19 mars, le Premier ministre italien a à son tour évoqué la question de la commande du vaccin russe anti-Covid Spoutnik V si l’UE ne prenait pas de position commune. En précisant qu’il respectait la coordination européenne qui d’après lui «a une grande valeur ajoutée», Mario Draghi a toutefois expliqué que quand la santé était en ligne de mire, «si la coordination européenne fonctionne, c’est très bien. Sinon, vous devez y aller seul. C'est du pragmatisme et je m’y réfère en premier».
Retards de livraison d’autres vaccins
Aux volumes du vaccin Pfizer en Europe qui ont été moins importants que prévu, se sont ajoutés les retards de livraison de l’AstraZeneca en raison d'une «baisse de rendement» sur un site de fabrication. Les autorités italiennes ont jugé cette situation inacceptable et ont évoqué leur volonté d’ester en justice. De ce fait, elles ont été forcées de réviser leurs programmes de vaccination.
Le dernier retard est tout récent: un lot de 134 doses qui devait arriver aux Apennins jeudi a été reporté à la semaine prochaine «pour des causes logistiques».