Une directrice d’école et son agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem) se sont fait agresser dans l’Oise dans la soirée du 18 mars, rapporte Le Parisien. Les faits se sont produits dans l’école maternelle Carnot, à Nogent-sur-Oise.
Selon une source proche de l’enquête, citée par le quotidien, la situation a dégénéré après une «discussion qui aurait mal tourné» entre la famille d’une élève et la directrice.
Dans la matinée, une mère est venue rencontrer la responsable, également enseignante, pour se plaindre d’une situation de harcèlement dont son enfant de quatre ans serait victime. Un peu plus tard, elle est revenue avec sa fille de 19 ans, indique le média.
Le Parisien précise que la situation s’est alors tendue et que les femmes s’en sont prises à la directrice de 36 ans et à l’Atsem, une femme de 25 ans. Ces dernières ont été poussées au sol, rouées de coups de pieds, menacées et insultées. Il a fallu l'intervention d'un tiers pour mettre fin à l'altercation.
«C'était d'une violence inouïe, a déclaré un personnel éducatif, témoin de la scène, cité par le média. Il n'y avait eu pourtant aucun signe avant-coureur d'une telle agression».
Malgré cela, la fille aînée s’est présentée au commissariat pour déposer plainte contre la directrice. «Elle a essayé de prendre les devants en disant que c'est elle la victime. C'est un coup classique», a commenté un policier.
D’après le média, la mère et sa fille ont été placées en garde à vue. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Creil. Devant les enquêteurs, les deux accusées ont nié les faits.
Les deux victimes ont été conduites aux urgences et ont pu ressortir le 19 mars. La directrice souffrait d'une entorse à l'épaule et l'Atsem d'une lésion similaire au poignet.
Une grève prévue
Contactée par le quotidien, l'académie d'Amiens «condamne fermement cette agression» et apporte «tout son soutien» aux victimes. Une cellule psychologique a été ouverte pour les équipes éducatives de l'école.
De son côté, le syndicat enseignant Snuipp-FSU a dénoncé «un acte abject».
«On ne peut tolérer une telle violence», s’est indigné son secrétaire départemental, Pierre Ripart, ajoutant qu'une grève aurait lieu le 25 mars au sein de l'établissement. Le maire de Nogent-sur-Oise, Jean-François Dardenne, a annoncé son intention de porter plainte pour l'Atsem, employée par la ville. «On ne laissera pas passer cela, a-t-il souligné. S'il y a bien un sanctuaire où l'on doit être en sécurité, c'est l'école».
Violences contre le personnel scolaire
Ces derniers temps, les agressions à l’encontre du personnel des établissements éducatifs sont quasi-quotidiennes et s’intensifient en France.
Un jeune, armé d’un couteau, avait par exemple été arrêté le 12 mars au collège Philippe de Vigneulles à Metz, en Moselle, après avoir appelé le SAMU pour prévenir de son intention de «tuer un prof».
Le 11 mars, un autre adolescent de 15 ans avait été interpellé et placé en garde à vue après avoir frappé le proviseur du lycée Bartholdi de Saint-Denis, où il est scolarisé. Le jeune avait également frappé des assistants d’éducation.
Une autre agression contre le corps enseignant avait eu lieu le 10 mars dans le collège Paul-Vallon à Givors, près de Lyon. Une élève de cinquième s’en est prise en classe à sa professeur d’anglais et lui a porté des coups de poing au visage.