Mardi 16 mars, un projet évoqué dans un discours de 2018 d’Emmanuel Macron s’est concrétisé à l’occasion de la semaine de la francophonie. Le Dictionnaire des francophones, disponible en ligne, est une plateforme collaborative visant à enrichir la langue française par des termes et expressions francophones de toutes origines.
«Pour la première fois, c’est toute la langue française, dans sa mondialité, dans la diversité et la richesse de ses expressions et de ses variétés, qui est partagée», a commenté Roselyne Bachelot, dont le ministère a porté le projet. «Ce dictionnaire est une déclaration d’amour à la langue française», estime quant à lui Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État en charge de la francophonie.
Fort de 500.000 entrées, le Dictionnaire des francophones est voué à s’enrichir avec les 300 millions de francophones issus de 52 pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Une quinzaine de spécialistes, dirigés par le linguiste Bernard Cerquiglini, en ont élaboré les termes de base qui dépendront ensuite de l’aspect participatif. «Nous voulons des mots!», a commenté le linguiste pour le ministère de la Culture, «il faut montrer que le français est une langue mondiale, vivante, éminemment riche».
La place de la France
Le centre de la francophonie se déplace toujours davantage hors de France. «Ni à droite ni à gauche de la Seine, mais sans doute dans le bassin du fleuve Congo, ou quelque part dans la région», avait mentionné le Président de la République.
En effet, plus de la moitié (59%) des locuteurs francophones se trouvent sur le continent africain. D’après l’Observatoire de la francophonie, cette proportion pourrait s’élever à 85% d’ici 2065. La semaine de la francophonie se tient cette année du 13 au 21 mars. Le prochain sommet de la Francophonie aura lieu à Djerba, en Tunisie.
Le français en Russie
Alors que le français était la langue parlée par l’aristocratie russe aux XVIIIe et XIXe siècles, son influence a diminué au profit de l’allemand et surtout de l’anglais. Toujours selon l’Observatoire de la langue française, la Russie compte toujours plus de 600.000 locuteurs de la langue de Molière, bien que cela ne représente que 0,4% de la population totale du pays. Contacté, le ministère des Affaires étrangères n’a pas répondu à nos sollicitations.