Des variants du SARS-CoV-2 semblent avoir fusionné au Royaume-Uni pour former des «recombinants», des virus hybrides qui ont fortement muté. C’est ce qu’affirment des chercheurs issus de cinq universités britanniques, dont l’étude a été publiée mercredi 17 mars sur le site Virological.
Les séquences génomiques analysées, détectées dans le pays, présentaient toutes une partie du variant anglais, combiné à d’autres lignées, à savoir des mutations plus anciennes du virus d’origine. Selon les chercheurs, ces modifications se sont probablement réalisées entre octobre 2020 et janvier 2021, lorsque le taux de positivité était au plus fort au Royaume-Uni. Il est par ailleurs «très peu probable» que ces séquences aient été créées artificiellement.
Ils expliquent également que les séquences se recombinent chez des individus qui sont infectés par deux variants en même temps. «Par conséquent, les événements de recombinaison sont plus susceptibles de se produire lorsque la prévalence est élevée», écrivent-ils.
Ils prédisent ainsi l’apparition de ces recombinants dans d’autres pays qui ont connu des niveaux d’incidence comparables à ceux du Royaume-Uni. En février, un laboratoire du Nouveau-Mexique (États-Unis) a d’ailleurs rapporté la découverte d’un cas de recombinant à partir du variant anglais et d’un variant californien.
Pas de conséquence
Les scientifiques britanniques ne semblent toutefois ni surpris ni inquiets par cet événement. «L'apparition de génomes recombinants du SRAS-CoV-2 est attendue et n'aura pas de conséquences immédiates sur la trajectoire de la pandémie», assurent-ils. Ces nouvelles formes issues de variants génétiquement similaires pourraient cependant être plus difficiles à détecter.