«Nous n’acceptons aucune femme»: un supermarché musulman à Perpignan publie une offre d’emploi polémique

© Photo Pixabay / matthiasboeckelsacs
sacs - Sputnik Afrique, 1920, 18.03.2021
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Publiée sur une page Facebook rassemblant des musulmans de Perpignan et des alentours, une offre d’emploi a fait réagir. Cette dernière précisait que les candidats ne pouvaient pas être des femmes. Et cela en dépit du fait que l’article L.1132-1 du Code du travail interdit toute discrimination à l’embauche.

Une offre d’emploi diffusée sur la page Facebook «Les Musulmans de Perpignan et environs», utilisée généralement pour échanger des bons plans, des renseignements et différentes annonces, a été supprimée après avoir provoqué une polémique. Elle évoquait notamment l’ouverture à venir d’un «Ibrahim market» avec des conditions d’embauche plutôt spécifiques.

«Ibrahim market ouvre prochainement ses portes. Nous recherchons cinq employés deux 26h et trois 35h: musulman, pour la caisse et pour gérer les rayons […]. Nous n’acceptons aucune femme.»

​Réaction du maire de Perpignan

Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, a réagi à cette offre d’emploi et a interpellé sur Twitter Gérald Darmanin et Jean Castex.

«#communautarisme Première en France: "‎Ibrahim Market"‎ recrute… mais n’accepte aucune femme! Est-ce que Messieurs Gérald Darmanin et Jean Castex plutôt que de palabrer inutilement agissent enfin sur le sujet?»

​«Nous avons publié sans vérifier les détails»

Quant à la page Facebook sur laquelle l’annonce a été publiée, ses administrateurs ont fourni des explications et présenté des excuses.

«Nous avons publié une annonce où des employés étaient recherchés. 1. Cette page est une page qui partage les annonces en tout genre. Notre vocation est d'aider musulmans et non musulmans. Hormis l'annonce en question, on peut en faisant un tour sur la page se rendre compte qu'il y a beaucoup d'annonces autour de la charité. 2. Nous avons fait une lecture rapide de l'annonce, nous avons publié sans vérifier les détails, en effet dès lors qu'il était indiqué par l'annonce l'offre d'emplois nous avons validé. Si l'annonce a pu heurter votre sensibilité, nous en sommes désolés.»

Le Code du travail interdit toute discrimination

La diffusion d’une telle offre d’emploi viole le Code du travail dont l’article L.1132-1 interdit en effet toute discrimination à l’embauche, notamment fondée sur le sexe ou la religion.

«Opérer une distinction entre les salariés (ou entre les personnes candidates à un recrutement ou à l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise) constitue une discrimination lorsqu’elle est fondée sur l’un des critères suivants: l’origine, le sexe […], l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, les opinions politiques, les activités syndicales ou mutualistes, l’exercice d’un mandat électif, les convictions religieuses.»

Absence de salons de coiffure mixtes

Le problème lié à la discrimination se fondant sur la religion n’est pas nouveau. Il a été notamment alimenté par les révélations du professeur de philosophie de Trappes Didier Lemaire, qui avait annoncé vouloir démisssionner il y a environ un mois, sur sa «ville perdue» aux islamistes. Par exemple, il a déploré l'absence de salons de coiffure mixtes dans la commune.

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