Le parquet turc propose d’interdire un parti pro-kurde

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Ankara (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 17.03.2021
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La Turquie peut interdire un parti pro-kurde représenté au parlement, si la Cour constitutionnelle accepte un acte d’accusation soumis par le parquet du pays.

Le parquet turc a saisi ce mercredi 17 mars la Cour constitutionnelle réclamant l’ouverture d’un procès pour interdire le Parti démocratique des peuples (HDP), parti pro-kurde représenté au parlement, qu’il accuse d’activités «terroristes», relate l’agence de presse turque Anadolu.

Le parquet estime que le HDP «agit comme une extension» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie, et demande en outre l’interdiction d’exercer des fonctions politiques contre 600 membres du HDP.

La Cour constitutionnelle doit encore accepter l’acte d’accusation du parquet pour que la date d’un procès soit fixée, note l’agence.

«Un putsch politique», selon le HDP

Le HDP a considéré la proposition du parquet comme un coup porté à la démocratie en Turquie et a dénoncé «un putsch politique».

«Le dossier sur la fermeture de notre parti est un coup dur pour la démocratie et les lois du pays», indique un communiqué du HDP.

La demande d’interdire le HDP intervient quelques heures après que le député du HDP et défenseur des droits de l’Homme Omer Faruk Gergerlioglu a été privé de son immunité parlementaire. Cette décision a été expliquée par sa condamnation en 2018 à deux ans et demi de prison «pour propagande terroriste», confirmée en février dernier par la Cour de cassation.

Cela porte à 14 le nombre de députés du HDP déchus de leur mandat depuis 2016.

Le parti HDP dans le collimateur de la justice turque

Troisième plus grande formation politique du pays, le HDP fait l'objet de critiques des autorités turques depuis plusieurs années. En novembre 2016, 10 députés du HDP, dont ses coprésidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, ont été arrêtés en Turquie. Accusés d'avoir des liens avec le PKK, les députés rejettent ces accusations.

M.Demirtas s’est porté candidat à la présidentielle de juin 2018 où il a recueilli 8,4% des voix. En septembre 2018, il a été condamné par un tribunal d'Istanbul à quatre ans et huit mois de prison pour propagande terroriste.

Lors des dernières législatives de 2018, le HDP a obtenu 11,70% des voix et 67 sièges au parlement.

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