Fayez el-Sarraj, qui a cumulé les postes de chef du Conseil présidentiel et du gouvernement d'union nationale (GNA) de Libye depuis 2016, a officiellement cédé le pouvoir au nouveau Conseil présidentiel dirigé par Mohammad Menfi, et au gouvernement de transition d'Abdelhamid Dbeibeh.
«Je cède mes pouvoirs, renforçant le principe du transfert pacifique du pouvoir», a déclaré M.el-Sarraj lors de la cérémonie organisée au siège du gouvernement à Tripoli.
Gouvernement de transition et nouveau Conseil présidentiel
Le gouvernement libyen de transition comprend 26 ministres, deux vice-Premiers ministres et cinq ministres d'État. Selon les accords conclus, ces personnes sont censées ne pas avoir occupé des postes au sein des précédents gouvernements. Le Premier ministre et les deux vice-Premiers ministres représentent la Tripolitaine (ouest), la Cyrénaïque (est) et le Fezzan (sud), les trois grandes régions libyennes.
Abdelhamid Dbeibah a prêté serment en tant que Premier ministre le 15 mars plus d'un mois après sa désignation par le Forum du dialogue politique inter-libyen, parrainé par l'Onu, à Genève.
Le vote de Genève, qui a permis de désigner ce gouvernement de transition, s'est déroulé début février sous le format des listes. Outre Mohammad Younes Menfi, ancien ambassadeur du GNA en Grèce, et Abdelhamid Dbeibeh, homme politique et d'affaires libyen, la liste victorieuse contenait les noms de Mossa Al-Koni et Abdullah Hussein Al-Lafi, qui deviennent vice-Présidents du Conseil présidentiel.
Missions du nouveau pouvoir exécutif
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités s'y sont disputées le pouvoir ces dernières années: à Tripoli, le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'Onu et soutenu par la Turquie et le Qatar, et l'Armée nationale libyenne (ANL) sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar, qui collaborait avec le parlement siégeant dans l'est et soutenu notamment par l'Égypte et les Émirats arabes unis.
Le nouveau gouvernement de transition unifié aura pour mission de «réunifier les institutions de l'État et assurer la sécurité» jusqu'aux élections prévues pour le 24 décembre.