Un sondage Elabe pour BFM TV illustre le décalage entre l’opinion des Français et les positions européennes à propos du vaccin AstraZeneca. Le sérum du laboratoire suédo-britannique, défendu ce mardi 16 mars par Emer Cooke, directrice de l’Agence européenne des médicaments (EMA), laisse en effet les sondés très sceptiques.
Seuls 20% d’entre eux déclarent ainsi faire confiance au vaccin AstraZeneca. 58% des sondés ne lui font pas confiance et 22% n’ont pas d’avis. Une défiance «majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats», précise Elabe alors qu’une quinzaine de pays européens ont totalement ou partiellement suspendu la vaccination.
Le comité de sécurité de l’EMA doit donner ses conclusions définitives sur l’usage de l’AstraZeneca ce jeudi, après une réunion spéciale, a néanmoins déclaré sa directrice devant la presse.
Le Pfizer-BioNTech plus populaire
Le scepticisme des Français est encore prégnant à propos du vaccin Moderna, auquel font confiance seulement 43% des sondés. Le vaccin Pfizer-BioNTech obtient un meilleur soutien, puisque 52% des Français se disent prêts à s’y fier.
Quant au vaccin de Johnson&Johnson, 32% des sondés lui font confiance et 27% s'y opposent.
L’hypothèse russe n’a pas été testée par Elabe, alors que des voix se font entendre en faveur de son autorisation et de sa distribution en France. Après le porte-parole du RN Jordan Bardella qui appelait sur Europe 1 à trouver des «alternatives» pour accélérer la vaccination, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a proposé de se pencher sur le cas du Spoutnik V «sans faire d’idéologie», rappelant que son efficacité était jugée supérieure à 90%.
Le maire de Nice Christian Estrosi a lui aussi plaidé sur CNews pour «débloquer le Spoutnik», demandant à l’État de déléguer certaines compétences aux collectivités, pour qu’elles puissent s’approvisionner elles-mêmes en doses.
Le vaccin AstraZeneca a pour sa part été suspendu en France le 15 mars, «par précaution», a annoncé Emmanuel Macron.