Les refus d’utiliser le vaccin anti-Covid-19 d’AstraZeneca se multiplient dans plusieurs pays européens après des cas rapportés de caillots sanguins, sans qu'un lien avéré n'ait toutefois été prouvé à ce stade. Pour sa part, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’a révélé que 0,66% d’effets indésirables.
Menée par les CRVP d’Amiens et de Rouen, l’enquête de pharmacovigilance du vaccin britanno-suédois porte sur les 454.545 personnes ayant reçu leur première dose du début de la campagne de vaccination jusqu’au 4 mars. Parmi celles-ci, 3.013 ont présenté des effets indésirables pour un total de 6.362 événements. Deux tiers des cas ont été jugés temporaires et bénins (2.048).
«La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées)», indique l’ANSM dans un bulletin.
Sur fond de polémique autour de 30 cas de thromboembolique constatés chez les cinq millions de personnes vaccinées, seul un cas français dans un contexte de CIVD (coagulation intravasculaire disséminée) a été analysé, poursuit l’ANSM. Les résultats de l’enquête écartent le lien avec le vaccin.
Selon l’agence, cette proportion de cas de caillots sanguins (1/454.545) est inférieure à leur proportion générale dans l’ensemble de la population vaccinée ou non.
Cependant, l’ANSM et le réseau des CRPV déclarent leur accorder une attention particulière.
Pas de risques selon l’entreprise
De son côté, AstraZeneca a rejeté le risque accru de formation de caillots ou d’embolie pulmonaire en se basant sur une analyse de plus de 10 millions d’enregistrements. Commentant ce sujet, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a également souligné que les avantages du vaccin l’emportaient sur les risques. Cet avis a été repris par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Suite à une trentaine de cas de caillots sanguins sur cinq millions de personnes vaccinées avec ce médicament dans toute l’Europe, plusieurs pays dont le Danemark, la Norvège, l’Autriche, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg et la Bulgarie ont suspendu son utilisation. L’Irlande a recommandé de ne pas l’administrer temporairement.
La France n’a pas l’intention de renoncer à son utilisation, Jean Castex ayant appelé à y faire confiance et à se faire vacciner. Il a expliqué le refus des autorités de le suspendre par l’absence d’éléments justifiant cette mesure.
Effets secondaires des autres vaccins
Dans son enquête, l’ANSM informe de 8.487 cas d’effets indésirables (0,19%) sur plus de 4.566.000 vaccinations faites avec le vaccin de Pfizer/BioNTech dont 22% graves. La majorité de ceux-ci sont des dysfonctionnements du système nerveux, des affections vasculaires, cardiaques et gastro-intestinales. 251 décès ont été constatés sans lien précis avec le vaccin.
En ce qui concerne Moderna, l’agence a recensé 302 individus ayant présenté des événements secondaires (0,12%) sur un total de 242.000 personnes vaccinées. Parmi les cas graves les plus fréquents sont recensés les troubles généraux et les anomalies à l’endroit de la piqûre, les affections gastro-intestinales et celles du système nerveux. L’agence n’évoque aucun décès survenu après l’administration du vaccin.
Le quatrième vaccin anti-Covid, celui de Johnson & Johnson, ne sera pas disponible en France avant le mois d’avril.