Le fils de Michel Fourniret dénonce la «propagande» d’un téléfilm de TF1 sur l’arrestation de son père

© AFP 2024 KENZO TRIBOUILLARDLogo de TF1
Logo de TF1 - Sputnik Afrique, 1920, 15.03.2021
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Réitérant ses critiques contre le film «La Traque» sur son père, le tueur en série Michel Fourniret, qui sera diffusé le 15 mars, son fils accuse TF1 de mentir sur certains points. Selon lui, son beau-père, André Michaux, y est représenté comme un «mari violent, doublé d’un proxénète», alors qu’il l’a sauvé du suicide.

«Une vulgaire campagne de propagande.» Le fils du tueur en série, violeur et pédophile Michel Fourniret s’insurge une nouvelle fois contre la diffusion du téléfilm «La Traque» sur TF1 qui porte sur l’arrestation du criminel et sur l’investigation menée par les enquêteurs.

Selim Fourniret trouve notamment que la représentation de son beau-père, André Michaux, est mensongère. D’après lui, ce film en deux parties, adapté du livre «La mésange et l’ogresse», le présente comme un époux violent «doublé d’un proxénète». «C’est totalement faux», s’insurge-t-il sur Twitter.

«Quand Michel Fourniret et Monique Olivier [sa femme et mère de Selim, ndlr] étaient en prison, c'est André Michaux qui m'a recueilli sous son toit, offert des vêtements, et donné à manger», relate-t-il.

Le jugeant «bien meilleur père que [son] propre père biologique», Selim estime que M.Michaux, «ce héros», «va se voir insulter» pendant la diffusion du téléfilm «par la première chaîne d’Europe».

«TF1 insulte l'homme qui m'a sauvé du suicide, l'homme qui m'a sauvé la vie, c'est une honte», lance-t-il.

Son précédent coup de colère

Fin février, Selim Fourniret avait déjà exprimé sur le plateau de Touche pas à mon poste, le visage dissimulé, son indignation contre la sortie du film dont la sortie est prévue ce lundi 15 mars.

Soulevant la question morale de la diffusion de la fiction qu’il affirmait alors ne pas avoir vue, il s’était rangé du côté des victimes:

«Ce n'est pas un film qui respecte les victimes. On ne peut pas faire un film sur quelqu'un comme ça. Il n'y a pas de respect pour les gens qui respectent les lois. On ne peut pas glorifier quelqu'un comme ça».

Et d’ajouter qu’une telle œuvre pourrait même faire plaisir à son père qui a avoué être responsable de plus d’une dizaine de meurtres.

Lors de la même émission, le journaliste Oli Porri Santoro, auteur du livre adapté, assurait avoir pris connaissance d’une lettre de la part de Michel Fourniret comportant la phrase «À moi les ovations!»:

«Donc il est fier de tout ça, il est fier qu'on parle de lui. C'est quelqu'un qui a un égo colossal!»

En août dernier, Selim Fourniret s’est publiquement adressé à la chaîne de télévision, via le compte Twitter d’Oli Porri Santoro, lequel a vraisemblablement été supprimé depuis. Il a fustigé TF1 pour avoir décidé de faire une fiction et de «hisser deux violeurs d’enfants au rang d’icône».

Commentaire du producteur

Face à la polémique, le producteur du film, Franck Calderon, est revenu sur l’objectif de cette fiction. Selon lui, c’est notamment le travail psychologique complexe mené par deux enquêteurs visant à obtenir des aveux de Monique Olivier, qui était au cœur du sujet. De plus, le but était de «montrer des héros dans le monde qui sont aussi des policiers».

«Cette bataille psychologique nous a paru être l’axe le plus intéressant à exploiter en termes de dramaturgie, mais aussi le seul axe moral. Il était, en effet, hors de question de relater l’histoire de Michel Fourniret et de sa femme», expose le producteur dans une interview publiée par TF1.

Affaire Fourniret

Surnommé «l'Ogre des Ardennes», «le Tueur des Ardennes» ou encore «le Monstre des Ardennes», Michel Fourniret a été arrêté en 2003. Cinq ans plus tard, il a été condamné à la réclusion à perpétuité réelle pour les meurtres de sept jeunes femmes et adolescentes commis entre 1987 et 2001. Toutes ses victimes étaient des femmes ou des jeunes filles qu’il a tuées en France et en Belgique.

Son épouse, Monique Olivier, a écopé d’une peine à la perpétuité accompagnée d'une de sûreté de 28 ans. Ils sont toujours mis en examen pour les affaires Parrish et Domèce, ainsi que pour l'affaire Hamiche.

En mars 2020, il a fini par reconnaître sa culpabilité dans l’enquête sur Estelle Mouzin, âgée de neuf ans lors de sa disparition en 2003.

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