Plus de 60 individus, mosquées et associations islamistes à Berlin sont soupçonnés d’avoir détourné des aides de l’État destinées aux entreprises face à l’épidémie de Covid-19, notamment pour financer le terrorisme dans des zones de guerre au Moyen-Orient, rapporte dimanche 14 mars le quotidien allemand Die Welt.
Les forces de l’ordre mènent actuellement plus d'une centaine d'enquêtes dans la capitale. Une source policière citée par le journal allemand explique que dans certains cas, «il y a une suspicion de financement direct du terrorisme».
Au total, le dommage total des activités est d'environ un million d'euros. 250.000 euros ont déjà été saisis au cours de perquisitions. Le quotidien n’évoque pas le nombre d’interpellations dans le cadre de cette opération.
La pandémie favorable aux criminels
Les criminels ont exploité les bouleversements générés par la pandémie de Covid-19 en adaptant leur modus operandi pour obtenir des fonds supplémentaires provenant de divers types de délits tels que la fraude électronique, la vente de médicaments contrefaits, la cybercriminalité et le détournement d’aides de l’État.
Pour les contrer, la communauté internationale, impliquée dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, y compris le Comité Moneyval du Conseil de l'Europe, a pris des mesures pour identifier les défis, les bonnes pratiques et les réponses politiques.
Le Groupe d'action financière (GAFI) met entre autres en garde dans son rapport publié en mai 2020 contre les risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme liés au Covid-19. Cependant, comme en témoignent ces enquêtes ouvertes en Allemagne, les mesures prises ne se montrent pas toujours suffisantes.
Une résurgence de Daech* évoquée à l’Onu
L’importance de la lutte contre le terrorisme a été abordée début février pendant le Conseil de sécurité de l’Onu. Le secrétaire général adjoint et chef du Bureau de lutte contre le terrorisme de l’Organisation a exprimé ses vives préoccupations devant une résurgence de Daech* dans le contexte actuel de la pandémie.
Dans un communiqué de presse publié sur le site de l’Onu le 10 février, il indique qu’en dehors des zones de conflit, le risque d’exposition à la propagande et aux appels de Daech*, en particulier des jeunes, a augmenté en raison des confinements.
«Cela pourrait conduire à une soudaine vague d’attaques dans certains pays, quand les restrictions de mouvement liées au Covid-19 s’atténueront», avertit-il.
Selon le responsable onusien, Daech* a pour objectif de resurgir en Irak et en Syrie. Quelque 10.000 combattants de groupe terroriste islamiste, dont des milliers de combattants étrangers, restent actifs dans la région, la majorité d’entre eux en Irak.
*Organisation terroriste interdite en Russie