Important émoi au Royaume-Uni après que des centaines de personnes ont souhaité rendre hommage à Sarah Everard, trentenaire londonienne assassinée début mars.
Malgré l’interdiction de se rassembler en cette période de pandémie, une veillée pacifique aux bougies s’est déroulée le 13 mars au soir dans le sud de la capitale britannique, au kiosque à musique de Clapham, devenu un lieu de recueillement pour cette femme disparue le 3 mars et dont le corps a été découvert dans un bois à Kent où vit le policier de 48 ans inculpé pour son enlèvement et meurtre. Arrêté depuis vendredi, c’est mardi prochain qu’il devra se présenter au tribunal.
#SputnikVidéo | Des heurts se sont produits à #Londres entre des policiers et les participants à un hommage à #SarahEverard, enlevée et tuée par un fonctionnaire pic.twitter.com/yPUihj38Hu
— Sputnik France (@sputnik_fr) March 14, 2021
Ce n’est pas seulement pour rendre hommage à Sarah, mais aussi pour demander la fin des violences faites aux femmes que des centaines de personnes se sont réunies. La police métropolitaine est intervenue.
Cressida Dick has serious questions to answerpic.twitter.com/d1jjLeOxF0
— Jono Read (@jonoread) March 13, 2021
Scenes from Clapham Common.
— Bell Ribeiro-Addy MP (@BellRibeiroAddy) March 13, 2021
This could have been the socially distanced vigil the community needed to remember Sarah and all the women who have lost their lives to violence.
We knew what was going to happen if the event was shut down #ReclaimTheseStreets pic.twitter.com/U29BrQW3zF
Appalling scenes at Clapham Common last night. Women at a peaceful vigil about male violence being violently manhandled and hand cuffed by police officers #SarahEverard #ReclaimTheseStreets pic.twitter.com/fHBpa6qQpg
— Diane Abbott MP (@HackneyAbbott) March 14, 2021
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent les agents en train de saisir les participants, principalement les femmes, et les emmener menottés.
Plus tard, la police a fait part de quatre arrestations en lien avec le non-respect de l’ordre public et du code sanitaire.
Plus tôt dans la journée, Kate Middlton s’était également rendue sur les lieux pour rendre hommage à Sarah Everard.
Les réactions s’enchaînent
Tout en qualifiant les scènes d’«inacceptables», le maire de la capitale Sadiq Khan a déclaré sur Twitter que la réponse à la situation liée au Covid «n’était parfois ni appropriée ni proportionnée»:
«Je suis en contact avec la commissaire et je cherche de toute urgence une explication.»
The scenes from Clapham Common are unacceptable. The police have a responsibility to enforce Covid laws but from images I've seen it's clear the response was at times neither appropriate nor proportionate. I'm contact with the Commissioner & urgently seeking an explanation.
— Sadiq Khan (@SadiqKhan) March 13, 2021
La ministre de l’Intérieur Victoria Atkins a pour sa part jugé les scènes de «très bouleversantes» et a demandé un rapport de la police métropolitaine:
«Hier soir […] il y avait beaucoup d’émotion, tout à fait compréhensible, et la police, étant indépendante sur le plan opérationnel, devra expliquer ceci à la ministre de l'Intérieur», a-t-elle déclaré auprès de SkyNews.
La cheffe de la police métropolitaine de Londres, Cressida Dick, a reçu des messages demandant sa démission. Ainsi, les hashtags #DickOut et #Cressida se sont retrouvés dans le top des tendances sur Twitter au Royaume-Uni. Parmi ceux exigeant sa démission, le chef de l'opposition Keir Starmer ainsi que le leader des Libéraux-Démocrates:
Ed Davey, leader of the Lib Dems, has called for Cressida Dick’s resignation pic.twitter.com/Z9J2bjHRp8
— Jim Pickard (@PickardJE) March 13, 2021
La police s’explique
En commentant les événements, la commissaire adjointe de la police métropolitaine, Helen Ball, a tenu à souligner ce dimanche dans un communiqué que les agents avaient été mis dans une position «où des mesures coercitives étaient nécessaires» à cause de «la nécessité impérieuse de protéger la sécurité des personnes».
Le communiqué indique que les policiers ont demandé aux participants rassemblés de partir. Une grande majorité l’a fait mais «malheureusement, une petite minorité de personnes a commencé à scander en face des agents, poussant et jetant des objets.»