«Je n’ai aucun sang français et j’aime ce pays plus que tout!», lance d’emblée Papacito devant les caméras de Sputnik.
Influenceur d’un nouveau genre, aux opinions pour le moins politiquement incorrectes, Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, confie venir de la «classe moyenne», issu de «grands-parents immigrés espagnols de la banlieue toulousaine». Son exemple est le signe que la France est encore capable d’intégrer des étrangers sur son sol, veut-il croire, à condition d’entrer dans son «cadre civilisationnel». Cadre qu’il s’ingénie à magnifier et à défendre contre ceux qu’il estime être ses ennemis: Papacito vient de publier un «journal satirique» baptisé Expédition punitive (Éd. Ring), déjà écoulé à plus de 30.000 exemplaires.
Radical, mais aussi rabelaisien, féroce provocateur et volontiers outrancier, le polémiste n’hésite pas à manier le second degré (voire le troisième degré?) et à se montrer sarcastique, comme lorsqu’il balance, l’œil brillant, que «l’histoire de l’homme a été misogyne jusqu’à encore 60 ans: on s’en est très bien tirés en faisant Versailles et les pyramides, par exemple!»
Le genre de sortie à l’emporte-pièce qui détonne dans une société aseptisée et qui peut expliquer la suspension de son compte Twitter (80.000 abonnés), en janvier dernier. Très critique à l’endroit de la «cancel culture», cette «culture du bannissement» importée des États-Unis et qui vise à réduire au silence les personnalités «problématiques» ou controversées, l’écrivain juge que «l’étau se resserre petit à petit» autour de la liberté d’expression en France. «C’est d’ailleurs fait tellement lentement que les gens ne sentent pas leur chair pourrir et leur pays pourrir, ce qui rend les choses difficiles pour se rebeller», lance-t-il.
«La démocratie est un faux-semblant: c’est juste une “dictature molle” très perverse, car elle donne l’illusion de la liberté, alors qu’elle n’en offre aucune!», ne craint pas d’affirmer le provocateur Papacito.