Occupation des théâtres, déshabillage aux Césars… le monde de la culture réclame la réouverture - photos

© AFP 2024 BERTRAND GUAYCorinne Masiero sur scène lors de la 46e cérémonie de César à l'Olympia à Paris, le 12 mars 2021
Corinne Masiero sur scène lors de la 46e cérémonie de César à l'Olympia à Paris, le 12 mars 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 13.03.2021
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Sur fond de mouvement d’occupation des théâtres dans une vingtaine de salles dans le but d’obtenir la réouverture des lieux culturels fermés depuis le 30 octobre, la comédienne Corinne Masiero s’est dénudée lors de la 46e cérémonie des Césars, révélant les phrases «No culture, no future» et «Rend nous l’art, Jean» dessinées sur son corps.

Afin d’attirer l’attention sur la détresse des lieux culturels fermés depuis quatre mois pour des raisons sanitaires, car considérés comme non-essentiels, les acteurs du secteur tentent divers moyens subversifs.

Parmi les dernières actions les plus marquantes, figure l’intervention de la comédienne Corinne Masiero qui s’est entièrement déshabillée sur scène lors de la 46e cérémonie des Césars, le 12 mars.

«Maintenant, on est comme ça, tout nus», a-t-elle lancé, en enlevant son costume de Peau d’Âne sanguinolent et sa robe rouge, en soutien aux intermittents du spectacle.

Sur son ventre et sa poitrine, les mots «No culture, no futur [sic]» ont été inscrits, alors que la phrase «Rend nous l’art, Jean [sic]», semble être visiblement adressée au Premier ministre, un jeu de mots faisant également référence au mème «Rends l’argent, François [Fillon, ndlr]» devenu célèbre au plus fort de sa campagne présidentielle en 2017.

Cette intervention a eu lieu dans le cadre de la remise du prix des meilleurs costumes à l'Olympia.

La nécessité de rouvrir les cinémas a été pointée également par le réalisateur Stéphane Demoustier:

«Mes enfants peuvent aller chez Zara et pas au cinéma... C'est incompréhensible! On a besoin d'une volonté politique pour que le cinéma continue d'évoluer, vous devez porter cette responsabilité en tant que ministre», a-t-il déclaré à l'intention de la ministre de la Culture en recevant le César du meilleur scénario pour «La fille au bracelet».

Lieux culturels occupés

Ces déclarations sont survenues sur scène alors que de plus en plus de théâtres, opéras et scène musicales rejoignent le mouvement d’occupation des lieux culturels lancé à l’Odéon à Paris, le 4 mars, réclamant la réouverture.

La vague de protestations s’est soulevée également pour demander une nouvelle prolongation de l’année blanche des droits des intermittents du spectacle jusqu'en août 2022. Initialement mise en place en mai 2020, elle étire la durée d'indemnisation de l'ensemble des intermittents jusqu'au 31 août 2021.

«On lèvera l’occupation quand on aura toutes les garanties que le gouvernement a accédé à nos revendications. On ne sort pas d’ici tant qu’on n’a pas sur la table un plan précis de mise en place de ces mesures», a déclaré au micro de Sputnik un harmoniciste, participant à l’occupation du théâtre de l’Odéon.

Au moins 21 salles à travers la France sont touchées par ce mouvement, indique l’AFP.

Parmi elles, se trouvent le théâtre du Nord à Lille, l’Équinoxe à Châteauroux, le théâtre Graslin à Nantes, le Centre dramatique national de Besançon, le théâtre de la cité à Toulouse, le théâtre de Merlan à Marseille, l'Opéra de Rennes, le Quartz à Brest, ainsi que le Grand Théâtre de Tours, le CDN de Rouen, le Centre chorégraphique national de Montpellier et le cirque Jules Verne à Amiens.

«Nous envisageons un mouvement dans la durée. Le but c'est que ça fasse tache d'huile et que davantage de théâtres nous rejoignent. On ne lâchera pas avant d'avoir une date de réouverture et un véritable plan de relance de l'activité et de l'emploi», a fait savoir à France Bleu Loire Océan la comédienne Kristine Maerel, membre de la CGT spectacle.

Réaction du gouvernement

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’était rendue à l’Odéon samedi dernier, le 6 mars, pour mener des négociations avec les employés du théâtre et «poursuivre la protection de l’emploi artistique autant que nécessaire».

Quelques jours plus tard, la ministre avait qualifié ces occupations d’«inutiles» et de «dangereuses», menaçant «des lieux patrimoniaux fragiles». Le lendemain, 20 millions d’euros supplémentaires destinés au secteur de la culture ont été débloqués par le gouvernement.

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