Cela a pris plus de cinq heures au personnel de sécurité de la base militaire d’Andrews pour découvrir l’intrus qui y a pénétré le 4 février, montant même dans un des avions, indique un rapport publié le 11 mars par l’inspection générale de l’US Air Force.
D’après le rapport, l’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a pénétré dans la base vers 07h16, heure locale. Comme le montrent les images des caméras de surveillance et l’affirment plusieurs témoins, l’individu, coiffé d’un bonnet rose à pompons, a erré sur le territoire pendant plusieurs heures, d’abord en voiture, puis à pied, avant de se rendre dans une aérogare. Puis l’homme s’est dirigé vers le tarmac, s’est glissé dans l’ouverture d’une porte qui était ce jour-là mal fermée et a marché jusqu’à un avion C-40.
Il est ensuite monté à bord de l’aéronef où se trouvaient des membres d’équipage en formation, y est resté quelques minutes avant de repartir. À sa descente de l’avion, il a été interpellé suite au signalement d’une aviatrice sur la présence d’une personne suspecte.
Plusieurs niveaux de sécurité en faille
L’inspecteur général de l’US Air Force, Sami Said, a plus tard déclaré lors d’un point presse que «trois niveaux de sécurité ont été rompus» le 4 février, rendant possible l’intrusion.
Un aviateur du 316e Escadron des Forces de sécurité a d’abord autorisé l'homme à entrer par une porte de la base sans obtenir «les informations appropriées sur son identité», puis le personnel savait plusieurs jours avant l’incident qu’il y avait des problèmes avec la porte qui menait au tarmac, cependant aucune mesure n’a pas été prise pour la réparer.
Enfin, des patrouilles itinérantes et les aviateurs qui s'entraînaient à bord du C-40 ne se sont pas posé de question sur l’identité de l’inconnu qu’il ont vu.
Aucune menace pour l’Air Force One
Bien que les forces de la sécurité de la base aient ensuite trouvé dans le véhicule de l’intrus des pinces coupantes, Sami Said assure que les enquêteurs n’ont «aucune raison de croire» que l’homme voulait nuire à qui que ce soit.
«Il n'avait rien avec lui qui aurait pu faire du mal à qui que ce soit. Puis quand nous l'avons interrogé à plusieurs reprises sur la raison pour laquelle il était là, sa réponse a été: " Je voulais juste voir des avions "», poursuit-il.
L'intrus n'avait aucune chance d'atteindre l’Air Force One, l’avion du Président Biden, selon M.Said.
«Vous savez, physiquement, c'est très loin. Mais plus important encore; il n'y a aucun moyen de traverser les différentes couches de sécurité qu’un individu doit passer pour se rapprocher de la partie du tarmac où se trouve l'avion présidentiel», assure-t-il.