Une lettre manuscrite, signée par Édouard Philippe, a été reçue par Nicolas Sarkozy le 9 mars, selon des informations de Paris Match.
«Les coups que vous prenez sont rudes et […] doivent, parfois, laisser un sentiment amer», aurait écrit le maire du Havre.
Selon l’ex-Premier ministre, «au fur et à mesure qu’il avance dans la vie, [il] goûte et apprécie à leur juste valeur [les] intuitions et [les] convictions» de l’ancien chef de l’État.
«Votre sincérité prévaudra!», aurait conclu Édouard Philippe dans son courrier.
Des relations tendues
Les rapports entre les deux hommes politiques ont semble-t-il toujours été compliqués. Il y a quelques années, plusieurs médias faisaient état de leur désamour réciproque. À tel point que lors du congrès fondateur de l’UMP en 2002, Philippe et Sarkozy ont même failli en venir aux mains, d’après les propos de l’ex-Premier ministre dans les colonnes du Monde en 2017.
Mais malgré leurs points de vue opposés et une manière différente de voir la politique, en juin 2020, selon Le Parisien, Édouard Philippe, alors à Matignon, a invité l'ancien-Président à déjeuner pour échanger sur la crise sanitaire et économique.
Une longue liste de soutiens
Après sa condamnation le 1er mars, l’ancien chef de l’État a reçu des «centaines» de messages et de coups de fil en une semaine, précise Paris Match. Mais le coup de fil d’Emmanuel Macron, le soir de sa condamnation, a marqué Sarkozy davantage, écrit le journal, sans donner plus de précisions sur le contenu de cette conversation.
Toujours selon ces informations, parmi les personnalités politiques qui ont témoigné de leur soutien à Nicolas Sarkozy se trouveraient également Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Franck Riester et même la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.
La condamnation
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le cadre de l’affaire dite des écoutes qui avait éclaté en 2014, deux ans après son départ de l'Élysée. Il est ainsi devenu le premier ex-Président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme.
M.Sarkozy a exprimé son désaccord avec la décision judiciaire et annoncé son intention de faire appel. De plus, il s’est déclaré prêt à saisir la Cour européenne des droits de l’Homme pour contester sa condamnation.