Lors d’une descente de police le 24 février dans un restaurant clandestin parisien, de nombreux journalistes de BFM TV ont été verbalisés. Marc-Olivier Fogiel, patron de la chaîne, a assuré à l’époque qu’«aucun journaliste ni consultant de BFM TV n’a été arrêté» dans un établissement clandestin «à Paris fin février». Mais selon Le Canard enchaîné, M.Fogiel est lui-même allé dans ce restaurant situé près du siège de la chaîne.
«Secret de polichinelle»
Ainsi, le 9 février, le Palmipède cherche à le joindre à propos du départ de la journaliste Ruth Elkrief. Il apprend que M.Fogiel déjeune dans un restaurant clandestin où, «secret de polichinelle, il a son rond de serviette». Il est 13h13 et Le Canard appelle l’établissement en question. Une dame décroche.
«Bonjour, nous n’arrivons pas à joindre Marc-Olivier Fogiel dans son bureau, mais nous savons qu’il déjeune régulièrement dans votre restaurant. Pourriez-vous nous le passer?», demande Le Canard.
«Pas de problème, ne quittez pas», répond la dame. Selon le journal satirique, son journaliste entend que l’interlocutrice traverse, en talons, «tout le restaurant», le téléphone à la main, afin de le donner à M.Fogiel. «Un appel pour vous», dit-elle.
Après un «long» silence et des bruits de frottement, il prend le combiné: «Allô, oui?».
«Allô, bonjour, c’est Le Canard enchaîné. Bon appétit, Marc-Olivier Fogiel!»
Pas fermés «pour tout le monde»
La gêne est «palpable» à l’autre bout du fil. «Cela fait plaisir que de voir que les restos ne sont pas fermés pour tout le monde», glisse le journaliste.
Au terme d’une conversation sur le départ de Ruth Elkrief, Le Canard conclut: «Eh bien, au revoir, et encore bon appétit!». «Merci, oui, je suis en train d’emporter de la nourriture», répond le patron de BFM TV.