Invité de Bourdin Direct sur RMC ce mardi matin, le médecin et généticien Axel Kahn n’a pas mâché ses mots à l’encontre de l’exécutif.
Il regrette notamment les déprogrammations imposées dans les hôpitaux d’Île-de-France qui arriveront selon lui dans d’autres départements. Citant les malades du cancer, il souligne qu’il y a une aggravation du pronostic de cancer de 10% par mois de retard de traitement, ou même de diagnostic.
«La facture, qui était en partie évitable, je le dis avec beaucoup de gravité, est lourde», s’alarme le président de la Ligue contre le cancer.
Covid-19: le Pr Axel Kahn regrette la déprogrammation dans les hôpitaux, "Emmanuel Macron a joué un coup, il ne l'a pas gagné" pic.twitter.com/x6p29bLTmi
— BFMTV (@BFMTV) March 9, 2021
«Emmanuel Macron a joué un coup, il ne l’a pas gagné», juge le médecin, ajoutant que le gouvernement a commis « une erreur politique en faisant une erreur sanitaire» dans la gestion de la crise du Covid-19. «Il fallait finir le boulot le 8 janvier. Les gens s’y attendaient, il n’y aurait pas eu beaucoup de protestations […] et on ne serait plus dans la situation actuelle» qui, même si «elle n’évolue pas, est tout simplement intolérable».
Le porte-parole de l’Élysée «dit n’importe quoi»
«S’il n’y a pas à un moment donné un plan crédible, cohérent, avec des perspectives claires, alors ça risque de devenir insupportable […]. D’ailleurs, le gouvernement a entendu ce type de critique puisque Gabriel Attal a dit "je vais vous donner des perspectives, on va sortir des difficultés au milieu avril". Sauf qu’il est gentil Gabriel Attal, je le connais bien et je l’aime bien, mais il a dit n’importe quoi. Personne ne peut dire une chose comme ça», poursuit-il, rejetant ainsi la possibilité «improbable» d’un retour à la vie normale le 15 avril.
Axel Kahn plaide pour offrir une perspective basée sur des données «de qualité».
«Ordre ferme» de déprogrammer 40% des activités
L'ARS Île-de-France a donné le 8 mars «l’ordre ferme» aux hôpitaux et cliniques franciliens de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales pour augmenter le nombre de lits pour les malades du Covid-19 en réanimation, a indiqué son directeur général.