Âgée de 39 ans, Laëtitia Vincent gère depuis quatre mois une compagnie de 130 CRS basée à Dijon. Europe 1 l’a rencontrée pour l’interroger sur ses responsabilités.
«Je n'aime pas qu'on m'appelle commandante. Je veux qu'on m'appelle commandant», lance à Europe 1 la seule femme de France à la tête d’une compagnie de CRS. Fière de son parcours professionnel, elle ne souhaite toutefois pas porter sa féminité «en étendard». Être reconnu comme un bon officier est primordial pour elle.
«Objet de curiosité»
Laëtitia Vincent ajoute qu’à son arrivée elle était «un objet de curiosité» et qu’elle était «vraiment regardée de la tête aux pieds quand je rentrais quelque part».
«Aujourd'hui, c'est rentré dans le droit commun. Passé ce stade-là, quand on reste, les gens finissent par se dire que c'est vraiment parce que l'on veut faire ce métier. Et souvent, ça m'a ouvert des portes», souligne-t-elle.
Mme Vincent indique également qu’elle n’est pas là «pour convaincre» dans cette compagnie de plus de 100 hommes. «Je suis là pour commander. Ce qui compte, c'est la compétence», détaille-t-elle.
«Aucune» différence
Jean-Marie Philips, délégué régional du syndicat Alliance chez les CRS, a communiqué à Europe 1 le même avis:
«Il n'y a aucune différence entre un commandant masculin et le commandant Vincent. Dès son arrivée, elle a fait preuve d'une parfaite écoute envers les fonctionnaires en termes de commandement et elle connaît parfaitement les rouages des CRS».