Nord Stream 2 «n'est pas dans l'intérêt européen», a déclaré au magazine Der Spiegel Manfred Weber, président du groupe PPE au Parlement européen, qui considère tout de même le gazoduc comme un levier de la politique étrangère de l’UE.
«Il stabilise économiquement le système de Poutine, qui agit massivement contre l'UE et ses États», souligne Manfred Weber.
Pour cette raison, poursuit-il, Nord Stream 2 devrait «être utilisé avec des réserves et en fonction du comportement des dirigeants russes».
Manfred Weber appelle l’Union européenne à avoir davantage confiance en ses forces en matière de politique étrangère et à «renoncer à sa naïveté face à Poutine et aux autres acteurs géopolitiques».
Ce serait un «processus de maturation européen important» si l'UE utilisait sa politique commerciale et économique comme instrument de politique étrangère dans le cas de Nord Stream 2.
Un projet presque achevé
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.230 kilomètres qui relieront la côte russe à l’Allemagne par le fond de la mer Baltique. Elles auront une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Le gazoduc est sous le feu des sanctions des États-Unis qui cherchent à vendre leur gaz naturel liquéfié (GNL) à l’UE. Il est aussi dans le viseur de l'Ukraine et de certains autres pays européens.
La Russie a souligné à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’un projet commercial qui était avantageux pour l'Europe. De son côté, Berlin soutient l'achèvement du gazoduc et rejette les sanctions extraterritoriales unilatérales des États-Unis.
Mi-février, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a assuré que le gazoduc Nord Stream 2 était terminé à plus de 95%.