Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mercredi 3 mars l'ouverture d'une enquête sur d'éventuels crimes de guerre commis par Tsahal dans les territoires palestiniens.
Le 5 février, la CPI a jugé que sa juridiction s'étendait aux territoires palestiniens.
«La décision d'ouvrir une enquête fait suite à l'examen préliminaire minutieusement mené par mon Bureau pendant près de cinq ans», a déclaré Mme Bensouda dans un communiqué.
En décembre 2019, le procureur général de la CPI, qui sera remplacé le 16 juin par le Britannique Karim Khan, avait estimé que des crimes de guerre avaient été ou étaient en train d'être commis en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. Elle avait désigné comme possibles auteurs de ces crimes à la fois les forces de défense israéliennes et des groupes armés palestiniens comme le Hamas.
«En définitive, ce sont les victimes tant palestiniennes qu'israéliennes du long cycle de violence et d'insécurité, qui a causé de profondes souffrances et un terrible sentiment de désespoir quel que soit leur camp, qui doivent être au centre de nos préoccupations», a ajouté Fatou Bensouda mercredi 3 mars.
Une «décision scandaleuse», selon Israël
Réagissant à cette décision, le chef du gouvernement a déclaré que cette décision reflétait «l'essence même de l'antisémitisme et de l'hypocrisie».
«Nous défendrons chaque soldat, chaque officier, chaque civil et je vous promets que nous allons nous battre pour la vérité jusqu'à ce que cette décision scandaleuse soit annulée», a fustigé Benyamin Netanyahou dans un discours télévisé.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, a estimé que la décision du procureur était une «faillite morale et juridique», ajoutant que la CPI avait selon lui perdu toute légitimité.
«Attendue depuis longtemps» par les Palestiniens
L'Autorité palestinienne a salué l'annonce de l'ouverture d'une enquête, «attendue depuis longtemps», qui permettra aux Palestiniens de poursuivre leur «quête de justice».
Le Hamas s'est également félicité de cette décision, tout en défendant ses propres actions contre Israël.