Marine Le Pen, dans la course pour l'Élysée 2022, a affirmé mardi 2 mars qu'elle «ne souhaitait pas» que la justice fasse «la primaire de la présidentielle» au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un ferme, pour «corruption» dans l'affaire dite des écoutes.
«Je ne souhaite pas que les magistrats fassent la primaire de la présidentielle» et «déterminent qui seront mes adversaires» en 2022, a déclaré sur Europe 1 la présidente du Rassemblement national.
«Si Nicolas Sarkozy souhaite être candidat à la présidentielle, il doit l'être, il devrait l'être malgré la condamnation, dont je rappelle qu'elle n'est pas définitive», a ajouté la dirigeante d'extrême droite.
Pour ce qui la concerne, Marine Le Pen, qui est mise en examen avec d'autres responsables de son parti pour des emplois présumés fictifs du FN (devenu RN) au Parlement européen, a dit qu'elle ne «craignait personne» et «serait candidate à la présidentielle quoi qu'il arrive».
«Dans un certain nombre d'affaires, les miennes, celles de M.Fillon [candidat de la droite en 2017, ndlr], la justice ne s'est pas comportée de la même manière» et a «cherché à influer directement sur l'élection», a estimé la cheffe du RN.
«Dans une démocratie on se combat par les idées, on se combat politiquement, on ne se combat pas par l'intermédiaire de magistrats qui pourraient ainsi décider qui peut se présenter et qui ne peut pas», a-t-elle insisté. «Le peuple est souverain, c'est lui qui décide, ce ne sont pas les magistrats, sinon c'est le gouvernement des juges».
«Parquet de l'opposition»
Elle a accusé le Parquet national financier, une «juridiction d'exception», d'être devenu «le parquet de l'opposition» et a demandé à nouveau sa «suppression».
Le vice-président du RN Jordan Bardella avait ironisé lundi sur «la République des Juges» et «leurs procédés très contestables». Pour l'eurodéputé RN Gilbert Collard, la condamnation de Nicolas Sarkozy «c'est l'élimination pure et simple d'un potentiel recours pour Les Républicains».