L'exploration de l’antique port égyptien de Bérénice, qui a commencé en 2011, a permis de mieux comprendre les liens émotionnels de la population antique avec les animaux domestiques, notent les auteurs d’une étude récemment publiée dans la revue World Archaeology.
Deux archéologues polonais ont établi que le site, un port commercial stratégique de l’Empire romain, abritait une importante nécropole de chats et chiens qui a fonctionné entre le milieu du Ier et le milieu du IIe siècle après J-C.
#Pet burials in #Berenike featured in @ScienceMagazine Cheers! Research is directed by Prof. Marta Osypińska in a consortium of the Institute of Archaeology and Ethnology @PAN_akademia and the Polish Centre of Mediterranean Archaeology, @UniWarszawski.https://t.co/n2Jz09bt4V
— Agnieszka Szymczak (@AVSzymczak) February 28, 2021
Les 585 sépultures découvertes recelaient majoritairement des chats, mais aussi des chiens et deux espèces de macaques. Les chercheurs ont consacré dix ans à les extraire de la terre et à étudier les dépouilles. Ils ont publié en 2017 une première étude pour annoncer avoir déterré les restes d'environ 100 animaux, rappelle le magazine Science.
Ils aimaient leurs animaux
Les archéologues ont depuis établi avec certitude qu’il s’agissait bien d’un cimetière pour animaux spécialement aménagé et non d’un simple amas d’ossements. Les 585 animaux dont les restes ont été examinés par les chercheurs semblent avoir été placés dans des fosses bien préparées. Beaucoup étaient recouverts de textiles ou de morceaux de poterie, qui formaient une sorte de sarcophage, ont expliqué les scientifiques au magazine.
Plus de 90% étaient des chats, beaucoup d’animaux portaient des colliers de fer ou de verre et de coquillages. Un chat a même été placé sous l’aile d’un grand oiseau.
Bérénice est sans doute le plus vieux cimetière d’animaux domestiques connu de nos jours, selon les archéologues.
Le concours de vétérinaires a permis de remarquer que la plupart des animaux enterrés à Bérénice sont morts de maladies ou de blessures. L'équipe n'a trouvé aucune preuve de momification, de sacrifice ou d'autres pratiques rituelles, mais a établi que les humains prenaient bien soin des animaux. Ils avaient donc un étroit lien émotionnel avec leurs chats et chiens, a-t-elle conclu.