Une experte de l’Onu reconnaît ne pas avoir la formule de la substance découverte dans les échantillons de Navalny

Microscope (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 01.03.2021
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Tout en reconnaissant de ne pas savoir la formule de la substance découverte par les laboratoires occidentaux dans les échantillons de l’opposant russe Alexeï Navalny, la rapporteure spéciale du Conseil des droits de l'homme de l’Onu Agnès Callamard a insisté qu’il s’agissait d’un agent toxique.

Agnès Callamard, rapporteure spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a avoué ce lundi 1er mars qu’elle ne disposait pas de la formule exacte de la substance découverte dans les analyses de l’opposant russe Alexeï Navalny alors qu’il se trouvait en Allemagne.

«Non, je n’ai pas de formule chimique. Je sais que l’OIAC et d’autres acteurs en disposent. À vrai dire, je ne suis pas un chercheur et je doute que je puisse comprendre quelque chose d’une formule chimique. Mais je sais que cette formule chimique confirme que la substance en question appartient au Novitchok, et que c’est une formule de Novitchok différente de celle utilisée en 2019 [probablement lors de l’affaire Skripal de 2018, ndlr]», expose l’experte française des droits de l'homme lors d’une conférence de presse.

Moscou réagit à la nouvelle déclaration sur l’affaire Navalny

Mme Callamard et Irene Khan, rapporteure spéciale sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression, ont publié ce lundi 1er mars un communiqué, appelant notamment à lancer une enquête internationale sur l’empoisonnement présumé d’Alexeï Navalny.

Commentant cette déclaration, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, note: «Nos désirs d’établir la vérité dans cette affaire coïncident».

Elle espère qu’après cet appel des rapporteures spéciales de l’Onu, l’Allemagne cessera de cacher des «documents secrets» à la communauté internationale et d’effacer les formules chimiques dans les rapports rédigés par des experts.

Substance «ressemblant au Novitchok» découverte par l’OIAC

En octobre, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a affirmé avoir découvert dans l’organisme d’Alexeï Navalny une substance chimique qui ressemble d’après ses caractéristiques à un agent toxique Novitchok, mais qui ne fait pas partie de la liste des substances chimiques interdites.

Selon son rapport, les résultats des analyses effectuées dans les laboratoires accrédités par l'OIAC confirment la présence de biomarqueurs des substances anticholinesterasiques dans les échantillons de sang et d'urine de Navalny.

Intoxication présumée de Navalny

Le 20 août, l’opposant russe Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk après avoir fait un malaise à bord d’un avion. Il a par la suite été transféré à l’hôpital de la Charité de Berlin. Peu de temps après, le gouvernement allemand a affirmé, se référant à des médecins militaires, qu’il avait été empoisonné avec une substance de type Novitchok.

Selon le Kremlin, Berlin n'a pas informé Moscou de ses conclusions. La Russie attend toujours de recevoir les résultats des analyses.

Le 23 septembre, la Charité a fait savoir qu’Alexeï Navalny avait quitté l’établissement, que son état s’améliorait et qu'il pouvait se rétablir complètement. Le 17 janvier, M.Navalny est rentré en Russie où il a été arrêté pour avoir violé les règles d'un contrôle judiciaire dans le cadre de l'affaire Yves Rocher. En février, la justice russe a transformé sa peine avec sursis en prison ferme.

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