L'Allemagne a décidé de filtrer tout passage en provenance de la Moselle voisine. Berlin impose désormais un test Covid négatif pour franchir la frontière. Un coup dur pour les travailleurs transfrontaliers du département français, classé en zone Covid à haut risque par l'Institut allemand de veille épidémiologique Robert-Koch. Loin d’être la plus mauvaise élève au niveau de la mortalité, avec ses 4-10 décès dus au Covid par jour, la Moselle inquiète les autorités à cause de l’apparition des variants sud-africain et brésilien qui y circulent.
«C’est incompréhensible pour les élus. Et c’est difficile à expliquer aux acteurs locaux, quand on nous rabâche l’Europe au quotidien», déplore Tristan Atmania.
Selon une étude menée par la direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE) sur la désindustrialisation de la France entre 1980 et 2007, les villes de l’actuel Grand-Est ont beaucoup souffert. Certains communes de la Moselle ont perdu jusqu’à deux tiers de leurs emplois en vingt-cinq ans.
«La plupart de ces travailleurs, avec un “emploi industriel” –dans l’automobile ou la métallurgie– qu’on trouve encore beaucoup dans la Sarre allemande, ne trouvaient pas de travail côté français depuis quelques années», souligne l’élu municipal.
L’élu local considère comme «rassurante» l’absence officielle de fermeture de frontière, soulignant néanmoins que «c’est une fermeture déguisée».
Communication locale et décisions centrales
«Au niveau local, nous avons une communication solide», assure Tristan Atmania. Et, si les échanges entre les élus locaux français et la Sarre sont constructifs, «notamment avec Tobias Hans, son ministre-président, ou Roland Theis, secrétaire d’État aux affaires européennes du Land de Sarre», au niveau fédéral ou national «c’est plus problématique».
«Les décisions viennent de Berlin et de Paris. Elles n’ont pas été prises après des constatations locales. L’annonce de cette restriction a été faite par Clément Beaune, secrétaire d’État, et le ministre Olivier Véran», signale notre interlocuteur.
«Nous souhaitons le retour à la normale de la circulation le plus rapidement possible. Nous avons demandé que les tests PCR et les tests antigéniques soient reconnus d’une manière bilatérale pour faciliter la vie des travailleurs», plaide l’élu de Saint-Avold.