«J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini»: la Une de Libération sur le RN indigne la majorité

© AFP 2024 STRINGER / AFPDébat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 3 mai 2017
Débat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 3 mai 2017 - Sputnik Afrique, 1920, 28.02.2021
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Un récent numéro de Libération, qui donnait la parole à des électeurs de gauche refusant le vote barrage contre le RN, a suscité la colère d’élus LREM. Certains y voient pourtant une réalité électorale.

Libération a créé quelques remous au sein de la majorité en publiant les témoignages d’électeurs de gauche assurant qu’ils ne voteraient pas Emmanuel Macron aux prochaines présidentielles, même face à Marine Le Pen au second tour.

La Une du quotidien, renvoyant la chef de file du RN et le président de la République dos à dos, a choqué du côté de LREM. Idem pour le titre «J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini», traduction de cet essoufflement du «front républicain» pointé par le journal.

Sur Twitter, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée, a souligné la responsabilité de «ceux qui épargnent les extrêmes», précisant que son vote ne fera pas de doute en cas de duel Macron-Le Pen à la prochaine présidentielle. 

La députée européenne Nathalie Loiseau a pour sa part comparé la Une de Libération avec une autre vieille de 19 ans qui appelait alors à lutter contre Jean-Marie Le Pen lors des élections de 2002. Elle accuse le quotidien et une partie de la gauche d’avoir renoncé à ses valeurs.

La députée des Yvelines Aurore Bergé souligne quant à elle une responsabilité collective dans la montée en puissance du RN. Elle dénonce en outre la «prophétie auto-réalisatrice» qui place forcément le mouvement de Marine Le Pen au second tour des prochaines présidentielles.

Des raisons de s’inquiéter?

D’autres membres de la majorité ont au contraire défendu la ligne éditoriale de Libération, admettant la réalité de cet effritement du vote barrage. Le député de la Loire Jean-Michel Mis a ainsi reconnu que le journal mettait le doigt sur «une vérité qui dérange». Au-delà de la «provoc» médiatique, il appelle à s’interroger sur le malaise des électeurs de gauche face au projet porté par LREM.

Le député de la Creuse Jean Baptiste Moreau est allé encore plus loin, actant comme Libération la fin du «front républicain». Il souligne que l’arrivée du RN au pouvoir ne pourra être évitée «par l’incantation» et invite à se recentrer sur l’action.

La Une de Libération a également ému au-delà de la sphère politique. Bernard Henri-Levy dénonce des journalistes «spéculateurs en désastre», un signe d’une «fatigue de la démocratie».

Le 27 février, l’hebdomadaire Challenges faisait état d’une enquête d’opinion Harris Interactive, non publiée officiellement, donnant Emmanuel Macron vainqueur au second tour de la prochaine présidentielle, contre Marine Le Pen. Mais le Président sortant ne recueillait que 52% des intentions de vote, contre 48% pour sa rivale. Une situation de quasi-égalité en tenant compte d’une marge d’erreur de 2%, précise Challenges.

Suite à la publication de Libération, le hashtag #NiMacronNiLePenEn2022 a vu le jour, s’installant parmi les tendances de Twitter.

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