Les actes de violence contre la Police nationale ont doublé en 20 ans

© Sputnik . Oxana BobrovitchPolice nationale
Police nationale - Sputnik Afrique, 1920, 22.02.2021
S'abonner
Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les actes de violence à l’encontre de la Police nationale ont plus que doublé en vingt ans. La situation est d’autant plus préoccupante que toutes les agressions ne sont pas signalées pour des raisons diverses, relate Le Monde.

Depuis le début du XXIe siècle, les faits de violence contre la Police nationale ont été multipliés par 2,3, rapporte Le Monde qui tire la sonnette d’alarme concernant la banalisation de ces actes.

85 agressions par jour

Le quotidien présente deux autres chiffres: plus de 85 faits de «violences à personnes dépositaires de l’autorité publique» sont enregistrés chaque jour en France pour la seule Police nationale.

On apprend également qu’en janvier seulement, 2.288 agressions contre les forces de l’ordre ont été recensées sur la base d’une remontée d’informations provenant de procès-verbaux.

Violence banalisée

Pourtant, ces chiffres pourraient être sous-évalués, selon Le Monde. Cela s’explique d’abord par le fait que toutes les violences ne sont pas rapportées par les agents, notamment lorsqu’elles sont perçues comme mineures et n’entraînent aucune blessure.

Cela a été le cas des fonctionnaires qui ont été la cible de tirs de mortier à Poissy, dans les Yvelines, sans pour autant prendre la peine de déclarer l’incident à leur hiérarchie: trop de paperasse, pour des faits «jugés banalement quotidiens», explique le journal.

«On ne peut pas banaliser ces faits», déclarait le 15 février Gérald Darmanin, devant le commissariat de Poissy.

Les empêchements

En outre, les règles en vigueur au sein de l’administration empêchent parfois des policiers de les signaler, indique Le Monde.

«Un fonctionnaire qui veut rester actif ne prendra pas le risque de se voir délivrer un taux d’invalidité lui barrant l’accès à certains services, comme les BAC», explique au journal Virgile Reynaud, avocat au barreau de Marseille spécialisé dans la défense de policiers.

La «lassitude» des magistrats

De plus, les auteurs de ces agressions sont souvent condamnés à des peines insuffisantes, indiquent les syndicats.

«En réalité, les magistrats ne se montrent pas particulièrement tolérants dans ces dossiers», déclare un avocat au Monde. «Ils font simplement de la gestion de flux en fonction de paramètres comme le nombre de places disponibles en prison. Le tout avec une lassitude assez compréhensible face à des affaires qui se multiplient et des policiers très tendus sur cette question, qui poussent pour obtenir des sanctions à tout prix.»
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала