Alors que le terme «virus chinois» est né en lien avec le Covid-19, Alexandre Hassanin, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, suppose qu’il est en réalité né en Asie du Sud-Est. Il a consacré à cette hypothèse un article publié début février sur le site The Conversation.
Invité sur RFI, le chercheur a étayé son hypothèse. Ainsi, il souligne que dans tous ces pays d'Asie du Sud-Est, «l'épidémie a le moins d'impact», alors que ces pays «représentent la niche écologique du virus, où les virus du type SARS-CoV-2 sont censés circuler naturellement chez les chauves-souris».
Dans son article, il explique qu’en 2010, des chercheurs d’une expédition consacrée à l’étude des chauves-souris au Cambodge ont réalisé des prélèvements. Ceux-ci ont été conservés dans un congélateur pendant dix ans avant d’être récemment analysés par une équipe du Muséum national d’histoire naturelle. Le séquençage des virus a montré une grande similarité avec l’actuel SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de nouveau coronavirus.
Deux importations de virus par le passé
Cependant, la façon dont le virus est arrivé à Wuhan, berceau de la pandémie, est encore à trouver, rappelle-t-il. Il y a tout de même «des données qui nous montrent que des pangolins malais, donc qui viennent d'Asie du Sud-Est, ont été contaminés par le passé avant l'épidémie de Covid-19», à savoir en 2017 et 2019. La contamination a véhiculé par des pangolins, porteurs du virus SARS-CoV-2, depuis l'Asie du Sud-Est vers la Chine.
Cela prouve, d’après lui, qu'il y a eu «au moins deux importations de virus en provenance d'Asie du Sud-Est par le passé».
La pandémie a donc pu éclater car les Chinois n’ont jamais été en contact «avec ces animaux qui sont potentiellement porteurs de bactéries et de virus», avance-t-il.