Un ancien maire soupçonné d’avoir eu recours à un réseau maçonnique pour nuire à son adversaire politique

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Tueur à gages (image d'illustation) - Sputnik Afrique, 1920, 20.02.2021
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L’ancien maire de Saint-Maur-des Fossés, Henri Plagnol, aurait eu recours aux services d’un groupuscule de francs-maçons pour surveiller un adversaire aux municipales, selon Libération. Certains membres de ce réseau sont liés à une tentative de meurtre et soupçonnés d’un autre assassinat.

L’enquête sur la tentative de meurtre d’une coach en entreprise survenue en juillet 2020 a révélé l’existence d’un groupuscule de tueurs à gages au sein d’un réseau franc-maçonnique, dissous depuis. C’est à ces individus que se serait adressé l’ancien maire de Saint-Maur-des-Fossés, Henri Plagnol, pour surveiller l’un de ses adversaires politiques, Sylvain Berrios, révèle Libération.

Plusieurs de ses membres seraient également liés au meurtre d’un ancien pilote de course, Laurent Pasquali, dont le corps a été retrouvé en septembre 2019, ajoute Le Parisien. Cette équipe était en partie composée de membres de la DGSI (Direction générale de sécurité intérieure). L’un de leurs «recruteurs», Frédéric V., ancien policier, a été interpellé cet été pour la tentative de meurtre.

Lors de son audition fin janvier, ce dernier a affirmé avoir été mandaté par le maire de l’époque, M. Plagnol, pour constituer un dossier censé nuire à Sylvain Berrios, son ancien adjoint devenu adversaire aux municipales de 2014, élections qu’il a d’ailleurs remportées. Ce Frédéric V. a alors demandé à l’un de ses comparses, un retraité de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), ancêtre de la DGSI, de récolter des informations sur lui.

Facturé à la mairie

Ce service aurait été facturé 10.000 euros, indique Le Parisien. Le montant a été transféré au nom de la mairie, prétextant un «audit de sécurité», vers la société de Frédéric V. Henri Plagnol a d’ailleurs été reconnu coupable en 2017 dans une affaire de fausses factures. La mission s’est toutefois conclue par un échec, le maire n’ayant pu utiliser le moindre élément contre son concurrent.

Contacté, l’avocat de l’ancien élu a livré la même réponse à Libération et au Parisien: «mon client dément formellement avoir fait appel à qui que ce soit pour exercer une quelconque surveillance sur ses adversaires quels qu'ils soient au cours des nombreuses élections auxquelles il a pris part tout au long de sa carrière politique».

Projet de meurtre

Mais Frédéric V. va plus loin, révélant aux enquêteurs qu’il a missionné un homme pour éliminer Sylvain Berrios, indique Le Parisien.

«C'était de la surveillance dans le but de passer à l'action, dans le but que Berrios ait un accident. La finalité était floue, il me l'a expliquée en me disant que ça pouvait aller de la chaise roulante au cercueil. La finalité était à son appréciation. Dans tous les cas j'étais d'accord», a-t-il confié.

Il aurait renoncé à ce projet après en avoir parlé à sa compagne, à l’époque directrice de cabinet du maire et conseillère régionale d’Île-de-France, laquelle l’a «engueulé». Le Parquet de Paris n’a pas fait savoir si des suites avaient été données à ces confessions.

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