«Il est temps que la nation se préoccupe de ce qu’il se passe dans ses universités». Au micro de Sputnik, Jean-François Braunstein dénonce lui aussi «la pénétration des idéologies décoloniales, racialistes, du “gender”» au sein des facultés.
Pour le Professeur de philosophie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, la situation serait plus que préoccupante.
«L’intolérance est de plus en plus grande dans les universités et il est de plus en plus difficile de débattre et d’échanger des arguments […] Il faut être d’accord sur les idéologies victimaires et militantes: ce n’est plus l’Université telle qu’on la connaissait», dénonce-t-il.
Mardi 16 février, Frédérique Vidal a chargé le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de faire le bilan de «ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion» au sein des milieux universitaires. Une réponse «très en retard sur ce phénomène», estime Jean-François Braunstein.
Pire, diagnostique le philosophe, cette dérive ne concerne plus simplement les «sciences sociales», mais «touche désormais les sciences dures, comme la biologie ou la médecine.» «Certains vont jusqu’à critiquer l’arithmétique parce qu’elle serait trop “blanche” ou trop “masculine” tandis que d’autres ne veulent pas entendre parler de la théorie de Newton, car elle parle de “lumière blanche”: tout cela se déroule aux États-Unis, mais cela arrive à grande vitesse en France», s’étrangle-t-il.
«La frontière entre science et idéologie s’efface progressivement […] Le risque, c’est qu’on ne progresse plus dans la connaissance et qu’on en reste à des plaintes, des récriminations et des postures militantes», s’inquiète l’intellectuel.