Des scientifiques britanniques, grâce à une approche d'apprentissage automatique, ont évalué le nombre de variétés de coronavirus et leurs combinaisons chez les mammaliens. Les résultats ont montré que le risque d’apparition de nouvelles zoonoses potentiellement dangereuses pour l'Homme est beaucoup plus élevé que ce que les chercheurs pensaient auparavant, selon un article publié dans la revue scientifique Nature Communications.
De nouveaux virus pourraient naître lorsque deux souches de coronavirus différentes contaminent un animal simultanément, provoquant la recombinaison du matériel génétique viral dans la même cellule. À présent les scientifiques supposent que SARS-CoV-2 est le résultat d’un processus similaire chez les chauves-souris.
Il est presque impossible de savoir exactement où est né le nouveau coronavirus et de deviner son chemin jusqu'à ce qu'il provoque une autre épidémie parmi la population humaine. Afin de prédire les possibilités de nouveaux pathogènes, les Britanniques ont décidé de découvrir à quel point les mammifères sont sensibles aux différents coronavirus. Ces informations, selon les auteurs de l’étude, sont nécessaires pour comprendre où les nouvelles souches de coronavirus peuvent être recombinées.
Plus d’espèces porteuses de coronavirus qu’attendu
À l’aide de l'approche de l'apprentissage automatique, ils ont analysé les liens entre 411 souches de coronavirus et 876 porteurs potentiels, et ont déterminé quelles espèces de mammifères étaient les plus susceptibles d’être co-infectées et, par conséquent, seraient des porteurs potentiels de nouveaux coronavirus.
Les analyses ont montré qu'il y avait au moins 11 fois plus de liaisons entre les espèces de mammifères et les souches de coronavirus que ce que les observations empiriques ont jusqu'ici montré, et environ 40 fois plus d'espèces de mammifères avec quatre souches ou plus de coronavirus que ce que les chercheurs pensaient auparavant.
Les auteurs ont aussi identifié les espèces qui pourraient se passer de recombinaison de SARS-CoV-2 avec la formation des nouvelles souches, et ils en ont trouvé 30 fois plus qu’ils n’en soupçonnaient jusqu'ici.
Parmi les porteurs potentiels des nouveaux coronavirus, les scientifiques ont identifié aussi bien les espèces impliquées dans les précédentes explosions -comme les chauves-souris, les civettes de palme et les pangolins-, que de nouveaux candidats tels que les chats, les ours et les lapins.