Quatre habitants de Reims, membres du collectif écologiste ANV Cop 21, ont comparu le 16 février devant le tribunal correctionnel de la ville pour vol en réunion après avoir décroché, en mars 2020, le portrait du Président de la République dans la mairie de Taissy, relate France Bleu. À travers de nombreuses actions du genre, des militants avaient ainsi voulu dénoncer l'inaction d'Emmanuel Macron en matière climatique.
Une cinquantaine de personnes sont venues soutenir les «décrocheurs» devant le palais de justice.
Plus d'une cinquantaine de militants @AnvCop21 @AnvReims réunis devant le palais de justice de #Reims en soutien aux décrocheurs de portrait d'Emmanuel Macron avant l'audience @France3CA pic.twitter.com/U8AHaickZP
— Florence Morel (@Flo_Morl) February 16, 2021
Le jugement sera rendu le 16 mars prochain, le procureur ayant requis des amendes allant de 300 à 500 euros à l'encontre des quatre prévenus.
Ils ont «pris des risques»
L’urgence climatique a d’ailleurs été débattue pendant l'audience.
«Je me sens une responsabilité de venir témoigner et de rappeler que l'urgence climatique et la raison première de leur action sont scientifiquement fondées», a déclaré à la barre Xavier Capet, océanographe et directeur de recherches au CNRS, venu spécialement de Paris en tant que témoin.
@marietouss1 députée🇪🇺
— ANV-COP21 REIMS (@AnvReims) February 12, 2021
Xavier CAPET (océanographe au CNRS🌊)
Présents ce MARDI 16 Février à #Reims
pour témoigner de l'urgence climat
et soutenir l'action des 4 décrocheurs #rémois
Julie, Pierre, Ludivine et Gaël
dans leur procès #décrochonsmacron
RELAXE POUR LES PREVENUS pic.twitter.com/RApMF4Tmsn
L'eurodéputée EELV, Marie Toussaint, a elle aussi justifié leur désobéissance civile, soulignant qu’ils avaient «pris des risques» pour faire en sorte «que l’humanité et la planète ne soient définitivement condamnées».
📢 Ne condamnons pas Gael, Julie, Pierre et Ludivine, qui n'ont qu'un seul tort : avoir pris des risques pour leur liberté, leur vie privée, leur porte monnaie... pour faire en sorte que l'humanité et la planète ne soient définitivement condamnées !
— Marie Toussaint 🌍🌏 (@marietouss1) February 16, 2021
Soutien @AnvCop21 #climat pic.twitter.com/puJvGEMLiP
«D'autres moyens d'action»
Le maire de Taissy, Patrice Barrier, s’est également prononcé sur le sujet, disant comprendre le mouvement, mais estimant «important de rappeler qu'on ne peut pas faire n'importe quoi», indique France 3.
«Je pense qu'il y a d'autres moyens d'action. Ils auraient pu venir me voir tranquillement pendant ma permanence, on aurait pu faire d'autres opérations de sensibilisation mais pas en arriver à voler quelque chose», a-t-il ajouté.
La cour d'appel de Paris a commué en sursis en décembre dernier l’amende de 500 euros de sept militants écologistes, avait fait savoir l’AFP.
«La campagne Décrochons Macron du mouvement ANV-COP21 vise à dénoncer l’inaction d’Emmanuel Macron et de son gouvernement face à la crise climatique et sociale. L’objectif de cette campagne: réquisitionner partout les portraits du Président présents dans les mairies pour laisser symboliquement des murs aussi vides que sa politique climatique et sociale», avait précédemment expliqué le mouvement pour l’urgence climatique Alternatiba.