L’engagement du Togo pour la recherche de la paix au Sahel est une question vitale pour l’ensemble des pays du golfe de Guinée, d’après le ministre togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur Robert Dussey.
«Dans le golfe de Guinée, il y a de plus en plus d’insécurité [principalement la piraterie maritime, ndlr]. Si nous laissons une menace armée venir de l’intérieur du continent, les pays de la zone seront pris en étau», a alerté le ministre des Affaires étrangères du Togo dans un entretien avec Sputnik publié ce 15 février.
Pour le chef de la diplomatie togolaise, la ceinture de sécurité que constitue le Sahel pour les pays du golfe de Guinée devrait être pacifiée puisque «notre survie en dépend». En septembre 2017, l’initiative d’Accra a regroupé le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo pour engager une réflexion sur la réponse à donner au phénomène d’insécurité grandissante liée au terrorisme dans la région du Sahel.
Même si cette réunion à laquelle ont pris part les ministres de la Sécurité et des Affaires étrangères des pays invités a suscité un certain espoir, peu d’actions concrètes ont été menées à ce jour pour matérialiser l’objectif de cette démarche qui est de «prévenir la propagation de l’extrémisme violent à partir du Sahel et à lutter contre la criminalité transnationale organisée en zones frontalières».
«À ce jour, nous sommes en train de redynamiser l’initiative d’Accra […] pour maintenir cette ceinture et éviter une descente des groupes terroristes armés vers les côtes», rassure Robert Dussey.
Un engagement total pour la paix
Ces dernières années, le Togo s’est de plus en plus impliqué dans la recherche de la paix et la stabilité dans la région sahélo-saharienne. Le pays dispose de plus d’un millier d’hommes au sein de la Minusma, la mission onusienne au Mali. C’est ce contingent qui a été visé, le 10 février dernier, par une attaque terroriste qui a fait un mort et plus d’une vingtaine de blessés.
C’est dans ce même Mali que, par la suite du coup d’État d’août 2020, la diplomatie togolaise a fait preuve de beaucoup d’activisme pour convaincre les putschistes de passer le pouvoir aux civils, d’après les révélations de la revue Africa Intelligence confirmées à Sputnik par l’entourage du de chef de l’État togolais. C’est en outre à Lomé que le Président de la transition malienne Bah N’Daw a réservé sa première visite officielle, en novembre 2020.
«Quand nous voyons la situation dans le Sahel aujourd’hui, dans quelle position sociopolitique et sécuritaire se trouvent certains de nos voisins et frères comme le Mali, le Niger et le Burkina, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Président de la République, Faure Gnassingbé, beaucoup sollicité ces derniers temps, ne s’est pas tu», explique Robert Dussey.
«Donc chaque fois qu’un pays africain, particulièrement de la sous-région, est en difficulté, le Togo, avec sa diplomatie, cherche à contribuer à la paix», a conclu le ministre.