«La malheureuse, elle fait un boulot difficile. (…) Je vous plains, je n’aimerais pas être à votre place», ironise d’entrée de jeu le militant antiraciste au sujet de son interlocutrice. A l’occasion de l’annonce de la dissolution de Génération identitaire, Sputnik reçoit sa porte-parole Thaïs d’Escufon pour en débattre avec Louis-Georges Tin, l’ancien président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).
Thaïs d’Escufon réplique: pour la porte-parole du mouvement, si Gérald Darmanin parvient à les dissoudre, «ce sera évidemment pour des raisons politiques et idéologiques». «Si jamais le droit était appliqué, nous gagnerions», affirme la militante. Cette dissolution «était demandée depuis longtemps, elle est logique», selon Louis-Georges Tin. Pour cette figure de l’antiracisme, «au-delà de la façade souriante» de Génération identitaire, «il y a tous les liens […] avec des gens beaucoup plus radicaux», «aujourd’hui, il est temps d’en finir».
Et l’ex-président du CRAN de pointer le don réalisé à Génération identitaire par l’assaillant de Christchurch qui avait fait 51 victimes en Nouvelle-Zélande en mars 2019. «Nous ne pouvons pas contrôler la vie et être responsables de tous les gens qui nous font un don», lui rétorque Thaïs d’Escufon, pour qui militer «permet d’éviter des drames de ce type». Un militantisme qui n’est pas du goût de Louis-Georges Tin. Ce dernier rappelle les opérations anti-migrants menées dans les Alpes et les Pyrénées: «Quand une milice d’extrême droite veut faire le travail de la police, moi, ça m’inquiète.» Des actions «purement symboliques» pour lesquelles la «justice a tranché», selon la porte-parole de la formation d’extrême droite.
Le décret de dissolution de Génération identitaire pourrait être présenté en Conseil des ministres dès le mercredi 24 février, précise l'entourage de Gérald Darmanin, cité par l'AFP.